Hadopi : TMG reconnaît la fuite mais minimise son impact

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TMG a envoyé un communiqué lundi pour affirmer, ce qui a été immédiatement relayé par l’industrie musicale, qu’aucune donnée personnelle n’a été divulguée dans les documents qu’elle a laissé fuiter, qui émaneraient d’un serveur de tests. Une précaution orale qui ne devrait pas convaincre grand monde.

Alors que l’Hadopi décidé de suspendre son interconnexion avec TMG, et donc la réception de nouvelles adresses IP à traiter dans le cadre de la riposte graduée, la société nantaise tente d’éteindre les flammes. Dans un communiqué adressé à nos confrères d’ITEspresso, le PDG et cofondateur de TMG Alain Guislain minimise l’importance de la faille.

Ces données  proviennent d’un serveur de tests de la société dédié à son équipe de R&D. A aucun moment, les infrastructures utilisées par TMG dans le cadre de ses opérations n’ont été impactées, en particulier la plate-forme dédiée à la collecte d’infractions sur les réseaux P2P pour le compte des ayants-droits dans le cadre de la loi HADOPI“, assure le dirigeant. Selon lui, “aucune donnée confidentielle et personnelle n’a été éditée sur Internet“.

Pourtant, comme nous le démontrions dimanche, il est simple de recouper les informations pour constater que des adresses IP françaises liées à des contenus français ou francophones figurent dans l’archive qui a fuité, et dont nous avons pu prendre connaissance. Mais peut-être que TMG considère, comme l’Hadopi, qu’une adresse IP n’est pas une donnée personnelle

Par ailleurs, comme nous le signalions plus tôt ce lundi, la découverte des données risque de poser problème à TMG vis à vis de la CNIL et des lois sur la protection des données personnelles. Si juridiquement rien n’est encore établi, politiquement le fait de continuer à travailler avec une société dont les méthodes sont déjà sujettes à caution risquent de devenir inacceptable.

Sur ce point, le lobby de l’industrie musicale qui emploie les services de TMG se veut elle aussi rassurante, peut-être plus par méthode Coué que par réalisme. Dans un e-mail envoyé à la filière et reproduit par Electron Libre, la SCPP rassurait ses membres lundi après-midi sur le fait que “les serveurs TMG utilisés pour la HADOPI n’ont pas été piratés et aucune donnée confidentielle n’a donc fuité à l’extérieur de TMG ou de la HADOPI“. Mais c’est feindre d’ignorer que là n’est pas le problème. Données liées à la riposte graduée ou non, TMG aura des comptes à rendre.

 

Source : Numerama

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