Censure : La Turquie détourne Internet via des faux DNS d’interception

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Google a déclaré que la Turquie avait intercepté son service DNS et redirigeait les internautes vers d’autres sites. Un pas de plus vers la stratégie du gouvernement actuel, qui vise à réduire ses citoyens au silence, en pleine tourmente politico-financière.

Les adresses IP des serveurs DNS de Google, sur un mur en Turquie, pour échapper à la censure d'État
Les adresses IP des serveurs DNS de Google, sur un mur en Turquie, pour échapper à la censure d’État

Plusieurs semaines déjà que le gouvernement de la Turquie est en guerre contre Internet. Pour tenter de réduire ses contradicteurs au silence, dans un climat de soupçons de corruption à l’encontre du président Recep Tayyip Erdogan et de ses collaborateurs, le gouvernement n’a pas hésité à promulguer une loi encadrant le contrôle de la toile et à bloquer l’accès aux réseaux sociaux et aux plateformes de vidéos (suite à la diffusion, sur YouTube, de l’enregistrement d’une réunion confidentielle au sujet d’une intervention militaire turque en Syrie). Dans ce climat extrêmement tendu, Google vient d’annoncer que la Turquie avait intercepté son système d’adresses internet pour rediriger les utilisateurs vers d’autres sites. La cerise sur le gâteau de la censure.

Redirection et renseignement

Selon des informations reçues par Google qui ont été confirmé par ses équipes, le service DNS (Domain Name System) a été intercepté par la plupart des FAI (fournisseurs d’accès à internet), comme l’expliquait ce week-end Steven Cartensen, un ingénieur spécialisé en sécurité, sur un blog de Google. L’expert précise que le serveur DNS « dit à votre ordinateur l’adresse d’un serveur qu’il recherche, de la même façon que si vous recherchiez un numéro de téléphone dans un annuaire. » Grâce à ce système, les internautes peuvent écrire une adresse « facile » sur leur ordinateur, plutôt qu’une série de chiffres. « Mais imaginez que quelqu’un remplace votre annuaire par un autre, qui ressemble de très près à l’original, à l’exception du fait que les informations données sur certaines personnes sont de faux numéros de téléphones », continue Cartensen. Les FAI ne se contentent pas d’intercepter le service DNS de Google : ils font également passer leurs propres serveurs DNS pour ceux de Google. Ainsi, le gouvernement est renseigné sur les requêtes des internautes.

A noter que les VPN peuvent aussi être une bonne solution afin de contourner ce type de blocage…

 

Source : L’Informaticien
Crédits image : Je Suis un Geek