Mozilla s’inquiète de la santé du Web

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Pour la fondation Mozilla, la qualité générale du Web se dégrade : moins sûr, plus censuré, fragmenté, aucun indicateur ne semble bon.

La fondation Mozilla va désormais publier régulièrement un bilan de santé d’Internet, se basant sur de multiples critères : le degré d’ouverture du réseau, l’accès à Internet et la liberté d’expression, le contrôle du réseau et des contenus, la sécurité et le respect de la vie privée, l’égalité des chances, etc.

Selon Mark Surman, le directeur exécutif de Mozilla, la santé du Web s’est fortement dégradé ces dernières années :

L’objectif est de faire de la santé d’Internet un sujet aussi grand public que la protection de l’environnement. Il faut que les gens comprennent qu’un Internet libre, ouvert et sûr, c’est la garantie d’opportunités pour eux. Et que, tout comme la pollution, le mauvais comportement de certains a des répercussions sur l’ensemble de la société. De plus en plus de gens ont accès à Internet, les barrières pour y développer des projets sont de plus en plus basses. Tout cela, c’est positif. Mais, d’un autre côté, le poids pris par certaines entreprises privées comme Google, Facebook ou Apple peut générer des craintes.”

Avec plus de 1,1 milliard de sites Web qui existent à travers le monde, Mozilla note que certaines choses vont dans le bon sens. Malheureusement, certaines réglementations menacent cette ouverture, comme la rigidité dans certains pays du copyright, l’omniprésence des brevets ou des DRM. Pire encore, la création d’écosystèmes fermés pourrait conduire à un Internet fragmenté et vulnérable. Les GAFA sont clairement pointés du doigt, notamment par rapport au déséquilibre économique : 95 % de la valeur créée dans l’économie numérique va à dix pays riches et 1 % seulement aux pays émergents.

Le pire reste du côté de la censure du Net. Ainsi, selon l’ONG AccessNow, il y a eu 51 coupures volontaires d’Internet en 2016 de la part de gouvernements à travers le monde. De même, le traçage généralisé mis en lumière par les révélations d’Edward Snowden, ou encore le manque de compétences en matière de sécurité numérique sont hautement problématiques. Selon le rapport, une large majorité de gens ignore encore comment le réseau et la publication de contenus fonctionnent.