De nouvelles infrastructures de vidéosurveillance au service de la sécurité urbaine

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Le 26 septembre 2016, le FBI, Bureau fédéral d’enquête américain, a publié ses statistiques annuelles sur la criminalité. Le rapport estime à 1 197 704 le nombre de délits avec violence perpétrés en 2015, soit une hausse de 3,9 % par rapport à 2014. Les vols ont augmenté d’1,4 %, et les crimes et homicides volontaires de 10,8 %. Les cas de viols et d’agressions aggravées ont également grimpé (6,3 % et 4,6 % respectivement).

wayne-arvidsonTribune par Wayne Arvidson, Vice-président Solutions de renseignement, de surveillance et de sécurité chez Quantum – Le renforcement de la sécurité dans les villes est une préoccupation majeure pour l’ensemble de la communauté, à commencer par les forces l’ordre. Les autorités recherchent constamment des moyens plus efficaces de collecter les renseignements afin de prévenir la criminalité. À cet égard, la communication inter-organismes, le partage d’informations et l’analytique jouent un rôle important. Les progrès réalisés dans les domaines de la vidéosurveillance et de l’analytique constituent un grand pas en avant, mais tirer pleinement partie de telles innovations n’est pas sans poser de difficultés.

Ces dernières années, les caméras de sécurité haute définition à capteurs multiples sont devenues plus puissantes et plus abordables. Cette évolution a permis aux responsables de la sécurité de multiplier les systèmes de surveillance dans les villes de manière à étendre la couverture et à gagner en visibilité. Les caméras installées à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, des gares, des trains et des bus, en plus de celles placées aux coins des rues, aux carrefours et sur les parkings, fournissent aux forces de l’ordre des « paires d’yeux et d’oreilles » supplémentaires.

Mais plus il y a de caméras (et de capteurs par caméra), plus le volume de données à stocker et à intégrer est élevé, ce qui nécessite une infrastructure de stockage hautes performances et évolutive capable de les gérer. Pour les systèmes de stockage, la vidéosurveillance représente l’un des workflows les plus complexes à traiter. Si l’on tient compte de toutes les variables (nombre de caméras, type de format vidéo, fréquence d’image, compression vidéo et durée des enregistrements), la quantité de données peut vite devenir ingérable. À titre d’exemple, une caméra haute définition type de 2 MP et 1080p génère environ 10 Go de données par jour. Multipliez ce chiffre par des milliers d’unités, sachant que les durées de rétention ne cessent d’augmenter, et le défi se révèle particulièrement difficile à relever.

Les autorités ont bien souvent opté pour des systèmes de vidéosurveillance autonomes et indépendants. Fondés sur une architecture décentralisée, ces systèmes minimisent l’impact sur la bande passante des réseaux. En revanche, ils souffrent de limitations inhérentes à ce type d’architecture. Les systèmes sont déconnectés les uns des autres et les données stockées en silos, ce qui ralentit le partage transverse des données, et entrave la corrélation et l’analyse en temps réel des informations.

Avec la banalisation des appareils dits « intelligents », les données vidéo ne représentent qu’une partie seulement d’un vaste ensemble d’informations et les outils analytiques permettent de traiter toutes ces données agrégées. Le potentiel d’amélioration de la sécurité publique à travers une utilisation intelligente de la technologie croît à mesure que les applications gagnent en maturité. La consolidation et l’intégration sont les conditions sine qua non d’une exploitation optimale de ces nouvelles possibilités, d’où l’importance de l’infrastructure de stockage.

D’après le cabinet d’expertise IHS, le recours à des solutions de stockage d’entreprise pour les applications de vidéosurveillance devrait augmenter de 15,5 % (taux de croissance annuel composé) entre 2015 et 2020. Une stratégie centralisée reposant sur un stockage haute performance et une architecture multiniveau renforce la valeur des données de vidéosurveillance. Elle permet de consolider les données et de les agréger avec celles issues d’autres capteurs. De plus cette approche facilite l’évolution de capacité de stockage en fonction des besoins. Le stockage centralisé simplifie également le partage des données inter-organismes, et s’intègre plus facilement avec d’autres systèmes et interfaces.

On ne saurait trop insister sur l’importance d’une architecture multiniveau. Avec la croissance des volumes de données à stocker et l’allongement des durées de rétention, les coûts de stockage ne doivent pas être négligés. Une architecture multiniveau allie la vitesse d’un stockage haute performance à des options moins onéreuses telles que le stockage dans le Cloud et sur bande à des fins de rétention à long terme. Moyennant des fonctions de gestion appropriées, il est possible de stocker d’importants volumes de données, de les restituer et d’y effectuer des recherches, le tout de manière économique. De quoi ouvrir aux forces de l’ordre une multitude de nouvelles possibilités de sécurisation des villes à l’aide des données vidéo.

Sources : FBI Releases 2015 Crime Statistics, communiqué de presse du FBI, 26 septembre 2016. Physical Security Equipment and Services Report, IHS Markit, septembre 2016

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