Hadopi : Filtrage NetFlow chez les FAI et crawl des liens de téléchargement direct et newsgroups

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La Hadopi a fait connaître les grandes lignes de sa stratégie pour observer l’utilisation des plateformes de streaming et de téléchargement direct, et analyser la quantité et la nature des fichiers mis à disposition sur newsgroups ou les réseaux P2P. De plus, une partie des données circulant sur les réseaux des FAI sera étudiée en détail.

La Haute Autorité a publié hier le programme de travail de son Département Recherche, Études et Veille (DREV), qui a pour but d’établir la méthodologie permettant de répondre aux indicateurs imposés par le gouvernement. Cela promet de faire polémique sur la Toile parmi les internautes…

La Hadopi a fait savoir qu’elle voulait extraire une partie des données circulant sur les réseaux des fournisseurs d’accès à internet pour étudier les “dynamiques de flux” et voir précisément comment les contenus piratés circulent entre les internautes, ou entre les internautes et les hébergeurs. La Haute Autorité va en plus déployer toute une série d’outils pour regarder vers quoi pointent les liens diffusés sur les sites et forums pointés du doigt par les ayants droit.

L’analyse statistique des données NetFlow d’un réseau de grande envergure permettrait une meilleure compréhension des usages et des habitudes de consommation des internautes“, explique l’Hadopi dans son document, qui ne livre aucun calendrier ni aucune garantie que les données seront parfaitement anonymées. Pourtant NetFlow est un protocole très indiscret mis au point par CISCO, qui permet d’identifier les paquets qui constituent un même “flux”, et d’en extraire un grand nombre de données :
  • Adresse IP source
  • Adresse IP de destination
  • Protocole réseau
  • Port source et port de destination
  • Durée du flux
  • Taille en octets
  • Débit en bit par seconde
  • Champs Tos (DSCP)
  • etc.

Concrètement, pour le streaming et le DDL, le DREV va mettre au point un crawler qui aura pour but de trouver un maximum de liens vers les plateformes d’hébergement de fichiers et de vidéos, très certainement à partir des sites et forums où ils sont diffusés. L’outil devra alors télécharger le contenu et/ou en déterminer la nature (film, clip, album de musique, etc.), sans être toutefois capable de dire officiellement s’il s’agit d’un contenu licite ou illicite, l’Hadopi n’ayant pas d’autorité pour juger la légalité. “Les contenus des répertoires personnels, chiffrés ou de manière générale non accessibles à n’importe quel internaute ne seront pas pris en compte“, veut rassurer la Haute Autorité, dont l’outil ne ciblera que les contenus dont les liens sont diffusés publiquement.

 

Source : Numerama

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