EDF risque gros dans le procès contre Greenpeace

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Outre une amende de 1,5 million d’euros, deux anciens salariés d’EDF risquent des amendes et des peines de prison, dans le cadre de l’affaire de l’espionnage informatique de Greenpeace.

EDF est devant le tribunal correctionnel de Nanterre, jugé en tant que personne morale, dans le cadre de l’affaire de l’espionnage informatique de Greenpeace, qui remonte déjà à 2006. Il est jugé pour « complicité et recel d’intrusion frauduleuse informatique », au préjudice de Yannick Jadot, ex-directeur des campagnes de Greenpeace et actuellement député européen EELV et porte-parole de la candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly.

Une amende de 1,5 million d’euros a été requise contre EDF. Par ailleurs, deux anciens responsables de la sécurité soupçonnés d’être mouillés à l’affaire de piratage sont sous le coup de peines de prison de 3 ans dont 30 mois avec sursis et mise à l’épreuve, sans oublier une belle amende. Il s’agit de  l’ancien policier Pierre-Paul François et l’ex-contre-amiral Pascal Durieux.

Mais les ramifications de l’enquête vont beaucoup plus loin, puisque Alain Quiros (39 ans, installé au Maroc et décrit comme un « petit génie » de l’informatique) et Thierry Lorho (directeur de l’agence d’intelligence économique Kargus Consultants) comparaissent eux aussi. Pour résumer, EDF aurait fait appel à l’officine privée Kargus Consultants pour entrer dans l’ordinateur de Yannick Jadot, qui lui-même avait demandé les services d’Alain Quiros. 

Tout ce manège a été découvert suite à une plainte du LNDD (Laboratoire national du dépistage du dopage), dans laquelle les enquêteurs ont trouvé des documents de Greenpeace (et d’autres) dans l’ordinateur d’Alain Quiros, ce qui les a amenés jusqu’à EDF. Lors du procès, Thierry Lorho (ancien membre de la DGSE, tout de même) a reconnu les faits, et a affirmé avoir été mandaté par EDF qui « souhaitait entrer dans les ordinateurs de Greenpeace pour anticiper ses actions liées au réacteur nucléaire EPR » à Flamanville (Manche). Le contrat, de 50 000 euros, visait trois personnes en particulier. 

Bref, il y a de l’électricité dans l’air…

 

Source : L’Informaticien