Éradiquer les fake news : s’interroger avant de partager

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Internet constitue un formidable outil pour s’exprimer de manière quasi instantanée auprès d’une large audience. Cependant, face à la masse de contenus affluant chaque jour sur la toile, de plus en plus d’internautes peinent à distinguer les opinions personnelles des faits réels et avérés.

Tribune par Bastien Dubuc, Country Manager France, chez Avast – En résulte la diffusion massive de fausses informations, que l’on appelle communément fake news. Leur prolifération est notamment due au fait que l’on partage ou que l’on « aime » sur les réseaux sociaux des articles que l’on n’a en réalité pas lus, comme l’a montré une étude menée par l’Université de Columbia et l’INRIA. Alors qu’il serait bon de réfléchir à deux fois afin de déterminer si le contenu en question mérite vraiment d’être partagé.

Bastien Dubuc, Country Manager France, chez Avast, rappelle que les techniques employées pour piéger les lecteurs sont de plus en plus sophistiquées, et qu’il est notamment aisé de se faire duper par les deepfakes, ces vidéos truquées toujours plus réalistes qui mettent en scène personnalités politiques et célébrités, afin de semer le doute dans l’esprit de leurs spectateurs. Comment, alors, identifier les fake news et empêcher leur propagation ?

« Internet est à l’image du contenu diffusé par ses utilisateurs. Dans l’optique d’en faire un espace sûr, il est nécessaire d’y partager un contenu de qualité et de stopper la propagation volontaire de fausses informations. Cela passe entre autres par la compréhension et la sensibilisation, et requiert une grande vigilance de la part des internautes. Le terme “fake news” est utilisé depuis plusieurs années déjà, mais sait-on réellement à quoi cela se réfère ? Signifiant “fausses nouvelles” et aussi appelées “infox”, les fake news sont des informations erronées délibérément délivrées dans le but de manipuler l’audience. Présentes partout, elles prennent notamment beaucoup d’ampleur à l’approche d’élections, si bien que l’Assemblée Nationale a voté en novembre 2018 l’adoption de deux propositions de lois contre “la manipulation de l’information” en période électorale.

Outre les on-dit concernant les personnalités politiques, elles peuvent relayer toutes sortes d’informations fausses, qu’il s’agisse de rumeurs sur des rapts d’enfants en région parisienne ou plus récemment de théories du complot autour des causes de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Créées pour générer des clics sur une page Internet, et donc davantage de revenus publicitaires pour son propriétaire, elles peuvent également être lancées pour influencer le mode de pensée de leurs lecteurs, dans une tentative de désinformation massive. Malheureusement, ces fausses nouvelles alimentent les griefs envers leurs cibles, et peuvent même porter atteinte à leur sécurité. Alors que le public est plus enclin à la critique envers les journaux et magazines annonçant des nouvelles saugrenues au moyen de titres racoleurs, la propagation des fake news sur Internet est malheureusement un peu plus subtile. C’est pourquoi il devient indispensable de savoir distinguer le vrai du faux.
 
Afin de débusquer les fake news, l’essentiel est de garder un esprit critique. Voici les questions à se poser face à un article au titre accrocheur, avant de le partager :

  • De quelle source provient l’article ? S’agit-il d’un média connu, fiable ? L’article est-il sérieux, ou est-ce une parodie, comme le sont par exemple les articles du Gorafi ? ;
  • Y a-t-il une réelle histoire de fond derrière le titre accrocheur ? Ce titre, est-il fidèle à l’histoire présentée dans l’article ? Il arrive parfois que ces articles soient en réalité très courts et ne reposent sur rien de concret ;
  • L’article met-il l’accent sur des peurs ou des craintes qui semblent étrangement proches de ce que l’on ressent ? Il peut alors s’agir d’un ciblage réalisé grâce à l’historique de recherche, et visant à pousser les internautes à partager des articles en lien avec leurs propres émotions ;
  • L’article est-il récent ? Vérifier la date pour s’assurer qu’on ne s’apprête pas à relayer une “nouvelle” vieille de deux ans, qu’elle soit vraie ou fausse ;
  • Faire attention aux liens présents dans l’article – ils pourraient renvoyer sur des sites de phishing ou susceptibles d’infecter les appareils s’ils ne sont pas légitimes ;
  • Vérifier l’article sur des sites réputés comme le Decodex du Monde, consacré à la vérification des informations qui circulent sur Internet et qui explique, en outre, comment reconnaître une théorie complotiste.
  • Enfin, pour vérifier si une photo correspond bien à une information énoncée, dans un tweet par exemple, il est possible de faire un clic-droit sur l’image et de cliquer sur “Rechercher une image avec Google” afin de voir si cette image n’a pas été détournée de sa source initiale.

Bien que nous n’ayons pas toujours le temps de vérifier l’ensemble des informations que nous avons l’occasion de lire, appliquer ces conseils représente la base d’une meilleure expérience des médias en ligne. La qualité d’Internet ne peut que bénéficier de la diffusion de contenus à valeur ajoutée, en opposition au partage intempestif d’articles contenant des informations erronées. »

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