Journée mondiale contre les violences envers les femmes : qu’en est-il des violences numériques ?

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Depuis 1999, le 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Ces violences peuvent prendre différentes formes : domestiques, sexistes, morales, sexuelles, etc. mais également numériques. Ces dernières, moins visibles, sont pourtant tout aussi violentes et traumatisantes pour les victimes.

Près de la moitié des Français connaissent le mot de passe des réseaux sociaux de leur ex-partenaire. Une nouvelle étude Avast alerte sur les dérives et dangers de la connaissance des mots de passe par un ex-partenaire.

Mais de quoi s’agit-il ?

Il s’agit le plus souvent d’une personne qui connait les mots de passe de son ex-partenaire et s’immisce dans sa vie numérique : réseaux sociaux, emails, téléphonie, compte bancaire en ligne, impôts, localisation…

Une étude AVAST*, leader mondial en matière de cybersécurité, montre que 34% des Français soupçonnent leur ex-partenaire d’avoir utilisé leurs mots de passe à de mauvaises fins, avec en tête la tranche des 35-44 ans qui est la plus méfiante à cet égard (47%).

Des soupçons sans doute fondés quand on sait que 48% des Français interrogés indiquent connaître le ou les mots de passe d’une autre personne, et que pour 14% d’entre eux, il s’agit de ceux de leur ex-partenaire !

On y retrouve les mots de passe :

  • Des réseaux sociaux (48%)
  • D’un compte e-mail privé (31%)
  • De services bancaires en ligne (21%)
  • De services de streaming (43%)
  • De comptes de paiement sur Internet (18%)

Il devient alors possible pour l’imposteur de géolocaliser sa victime, de lui voler de l’argent, d’importuner ses proches, de lui créer des dettes etc.

En France, voici quelques exemples de situations les plus dénoncées après l’utilisation abusive d’un mot de passe :

  • La personne a modifié les paramètres de mon compte ou de mon appareil (29%)
  • La personne a changé mon mot de passe et bloqué mon accès (22%)
  • La personne m’a importuné, ainsi que mes amis (envoi de spams, etc. 22%)
  • La personne m’a géolocalisé (21%)
  • La personne a utilisé mon argent/a payé à partir de mes comptes en banque (17%)

Un vrai « viol numérique » puisque l’ex-partenaire malveillant pénètre l’intimité de sa victime à son insu.

Il est important dès lors de prévenir et de se protéger en amont. Tout d’abord, s’assurer de changer TOUS ses mots de passe en ligne après une rupture amoureuse. Une évidence qui n’est pourtant pas encore systématiquement appliquée :  49% des Français ne changent pas de mots de passe après une rupture.

 « Avant, quand un couple se séparait, celui ou celle qui partait rendait ses clés et récupérait ses effets personnels et cela s’arrêtait là. Aujourd’hui, la donne a changé : pour les couples partageant appareils et mots de passe avec leur partenaire, les conséquences peuvent être terribles » s’inquiète Jaya Baloo, Responsable de la sécurité des systèmes d’information chez Avast.

Voici quelques conseils pour éviter tout usage malveillant de ses mots de passe :

  1. Changez tous vos mots de passe et activez la double authentification 
  2. Désactivez la fonctionnalité de localisation de vos appareils si vous n’en avez pas besoin
  3. Réinitialisez la liste des appareils autorisés à se connecter à vos comptes
  4. Bloquez votre ex-partenaire (réseaux sociaux, applications de chat/messages, boîtes e-mails etc)
  5. Vérifiez les paramètres de sécurité et de confidentialité de vos applications
  6. Réinitialisez tous vos comptes sur vos sites e-commerce favoris liés à un moyen de paiement pré-enregistré

Vous trouverez plus de conseils dans le Digital Break Up kit d’Avast et de l’association britannique Refuge (lutte contre les violences domestiques faites aux femmes et aux enfants) : https://refugetechsafety.org/digitalbreakup/  .

*Etude réalisée du 26 août au 5 septembre 2022 auprès de 1001 répondants en France.