Rumr ou comment chatter anonymement avec ses amis ?

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Surfant sur la mode des moyens de communication anonymes et éphémères de plus en plus prisés chez les adolescents, Rumr (rumor sans le “o”), développé par James Jerlecki, à qui l’on doit notamment textPlus, l’application permettant de transformer sa tablette en téléphone, voit le jour aux Etats-Unis et semble d’ores et déjà s’inscrire dans la lignée des controversés Snapchat et Ask…

« Rumr est la nouvelle façon de chatter anonymement en temps réel avec vos amis » peut-on lire sur la page d’accueil du site rumrapp.com. Répondant dans la foulée à la première interrogation de l’internaute intrigué par cette formulation ambiguë : comment peut-on être anonyme en présence d’amis ?, la phrase « c’est comme avoir une conversation dans le noir » résume simplement le concept. Rien à voir donc avec une transposition numérique de l’amour rend aveugle puisque les chatteurs se connaissent. D’ailleurs, il est possible de voir la liste des membres participant à la conversation donc « vous savez toujours à qui vous parlez ». Concrètement, un groupe de discussion peut compter jusqu’à 100 personnes qui se connaissent au moment de démarrer leur conversation. Dès lors que celle-ci commence, chacun se voit attribuer une couleur qui n’est jamais ouvertement associée à son nom. Quand un nouveau membre rejoint le chat, la couleur change « pour protéger votre anonymat ».

Jusqu’ici, tout est clair. La deuxième question qui vous turlupine se pose alors : quel est l’intérêt de ne pas divulguer son identité à ses amis ? Il semblerait que cela permette aux jeunes de se confier et d’oser évoquer des sujets tabous. Si vous avez eu vent de la polémique autour du site ask.fm, vous n’êtes probablement pas sans vous dire en ce moment « (soupir) encore un moyen de se défouler sans craindre d’éventuelles représailles » (ou bien « Chouette ! Je vais encore pouvoir déverser toute ma haine arbitrairement ! »). En effet, cette nouvelle application paraît ouvrir la voie à des dérives similaires bien qu’en apparence son but soit plutôt louable, tout comme l’ensemble des actions menées par James Jerlecki si l’on en croit sa modeste phrase de présentation sur Twitter : « Le monde mérite de meilleures idées et je vais lui en donner ». Quant aux questions de « l’éphémère » et de « l’anonyme », il reste à voir dans quelle(s) mesure(s) les sauvegardes effectuées sur les serveurs peuvent servir de « pièces à conviction » dans le cas de propos diffamatoires…

 

Article proposé et rédigé par y4n4udel (yanaudel@outlook.fr).

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