La diversité des talents dans la cyber-sécurité est un enjeu crucial

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Alors que le sujet de la cybersécurité est de plus en plus omniprésent, notamment en entreprise, l’ANSSI a récemment sorti un rapport sur les profils de la cybersécurité, afin d’approfondir la connaissance d’un marché en pleine croissance et des professionnels concernés.

Tribune Kaspersky – Quelques chiffres sont marquants : 89% des professionnels sont des hommes. 50% vivent en Ile de France. Alors que plusieurs millions de postes sont vacants à l’échelle internationale, et que les entreprises font face à une pénurie de talents, pourquoi se couper d’une grande part des ressources ? Comment palier ce manque de diversité dans les métiers de la sécurité ?

Bertrand Trastour, DG de Kaspersky France commente :

« Ce qui est inquiétant, c’est que si en surface on peut avoir l’impression que les choses changent, notamment grâce à un travail formidable de certaines associations telles que le CEFCYS (dont Kaspersky est d’ailleurs membre) pour valoriser les profils de femmes dans la cybersécurité et rendre les métiers plus attractifs, on constate en fait qu’on a tendance à stagner. Déjà en 2017, KASPERSKY POINTAIT DU DOIGT CE CHIFFRE : 11% des professionnels de la cybersécurité sont des femmes. »  

Il ajoute : «  On ne pourra pas résoudre la problématique du manque de talents si l’on continue à considérer qu’il n’existe qu’une forme de métier et qu’il est dédié aux cadres parisiens masculins. La diversité, la mixité au sein de nos entreprises sont des enjeux de performance et de réussite collective. Il est plus que jamais primordial que les entreprises du secteur contribuent à valoriser ces métiers, à communiquer sur leur variété, à accompagner vers la montée en compétence, à sensibiliser les plus jeunes, ou les personnes en reconversion sur les opportunités offertes dans ce secteur. Il est également primordial que les entreprises mettent en œuvre des politiques de recrutement dans lesquelles ces enjeux de diversité font partie des valeurs, et des priorités. Il ne s’agit pas uniquement de privilégier un profil plutôt qu’un autre. Mais plutôt aussi de s’inscrire dans son temps, d’incarner des valeurs qui correspondent aux attentes des nouvelles générations et de proposer un environnement de travail inclusif, égalitaire et flexible. »  

Il conclut : «  Les enjeux de diversité et de formation sont plus importants que jamais. Si on voit des améliorations avec des parcours de formation dédiés à la cybersécurité qui se créent, on constate que le chemin est encore long. Une étude que Kaspersky a réalisé en début d’année indique que si 27% des jeunes bacheliers pourraient envisager une carrière dans le numérique, seuls 12% d’entre-eux s’intéressent à la cybersécurité. Pire, 65% des jeunes bacheliers n’ont jamais entendu parler des opportunités offertes par la cybersécurité. Il y a encore du travail avant que les métiers de la cybersécurité, pourtant passionnants et extrêmement divers, deviennent une vocation pour les jeunes. Nous sommes persuadés que si les entreprises, les institutions, les associations et les gouvernements travaillent de concert, nous aurons la possibilité de renverser la tendance. Une première piste qui me viendrait à l’esprit et qui représente un enjeu fondamental c’est de permettre à tous, partout dans le monde, d’avoir la possibilité de découvrir l’informatique. La passion ne se crée pas dans l’ignorance mais dans la curiosité et la découverte. Et cet enjeu permettrait aussi d’éviter de creuser cette fracture numérique qui pourrait avoir des conséquences encore plus dramatiques que celles d’aujourd’hui, si nous n’agissons pas. L’avenir de la tech’ est entre nos mains, et le monde de demain dépend des générations futures, qu’il va falloir accompagner. »