Kaspersky Lab attaque Microsoft pour entrave à la concurrence

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Microsoft est cette fois accusé de pratiques anticoncurrentielles par rapport à sa gestion des logiciels antivirus sous Windows 10. Kaspersky Lab monte au créneau et attaque le géant américain.

Depuis Windows 10, rien en va plus ! Microsoft ferait tout pour mettre en avant ses propres solutions et notamment Windows Defender. Eugène Kaspersky, l’expert en sécurité et fondateur de l’entreprise du même nom, a publié un billet d’humeur à ce sujet sur son blog personnel, évoquant un “David vs. Goliath à la sauce 2016”. Des plaintes contre l’abus de Microsoft ont été déposées auprès de la Commission européenne et en Russie.

On comprend mieux la situation après quelques exemples croustillants glanés ici et là après une mise à niveau d’un PC vers Windows 10 avec l’option “conserver les données et les logiciels”…

Tous les secteurs du logiciel visés

D’après Eugène Kaspersky, il se passe la même chose pour les solutions antivirus qu’avec les navigateurs Internet et les lecteurs multimédias, et divers utilitaires : Microsoft pousse l’utilisateur à les abandonner pour d’obscures raisons et pousse ses propres solutions ensuite Les précédentes affaires ont toutes valu des sanctions financières au géant américain pour abus de position dominante, en prenant le contrôle de l’ensemble de l’écosystème afin de se débarrasser de tous les développeurs tiers.

Plusieurs pratiques jugées abusives et anticoncurrentielles sont dénoncées par Eugène Kaspersky :

  • Désinstallation automatique et forcée des solutions antivirus “non prises en charge” lors du passage à Windows 10. Pour Kaspersky, ce genre de problème doit être signaler en amont du processus et une mise à jour vers une version compatible devrait être proposée alors.
  • Une autorisation devrait systématiquement être demandée à l’utilisateur avant l’activation de Windows Defender, et ce, quelque soit le cas.
  • Les notifications de renouvellement des licences des produits antivirus ne devraient pas être cachées dans le Centre de sécurité du système mais affichées de manière visible à l’utilisateur (avant les 3 derniers jours fatidiques). Windows Defender prend automatiquement le relais en cas de non renouvellement de la licence du logiciel tiers.

Eugène Kaspersky dénonce ainsi une “illusion de sécurité” créée de toutes pièces par Microsoft et ajoute qu’un bouton très attirant pour pousser à activer Windows Defender est toujours présent dans le Centre de sécurité, même si un antivirus tiers est déjà actif.

Pourquoi une “illusion de sécurité” ? Car selon Kaspersky, le récent test publié par AV-TEST.org montre que Windows Defender a de nombreuses lacunes par rapport à ses concurrents : pas de contrôle parental, pas de VPN, pas de gestionnaire de mots de passe, pas de possibilité de sauvegarde, pas de protection des transactions électroniques, pas de protection de webcam, pas de protection contre les exploits…

Reste à voir si Microsoft sera obligé de remédier à tout cela ou pas dans le futur.

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