WikiLeaks : Bradley Manning condamné à 35 ans de prison par les USA

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Bradley Manning, le soldat américain reconnu coupable de la plus grande fuite de documents secrets de l’histoire des États-Unis, s’est vu infliger une peine de 35 ans de prison, mercredi par une cour martiale.

Après plus de deux mois de procès, la juge militaire Denise Lind a en outre décidé son renvoi de l’armée pour « déshonneur », notamment pour des faits d’espionnage, de fraude et de vol de quelque 700.0000 documents diplomatiques et militaires confidentiels, transmis au site WikiLeaks. Le procureur avait requis au moins 60 ans de prison. Cette peine, qui veut servir d’exemple pour tous les soldats qui envisageraient une fuite similaire, est en-deçà des 60 ans réclamés par le procureur militaire et ouvre la possibilité d’une remise de peine.

Immédiatement après l’énoncé du verdict, l’ONG Amnesty International a demandé à Barack Obama l’amnistie pour le soldat :

« Plutôt que de se battre bec et ongles pour l’enfermer pendant des décennies, le gouvernement américain devraient se consacrer à investiguer et rendre justice pour les graves violations des droits de l’homme commis par ses fonctionnaires au nom de la lutte contre la terreur. »

Lauri Arbeiter, membre du Bradley Manning Support Network, a lancé : “C’est une catastrophe, c’est une honte pour nous tous, Bradley Manning est un héros, il nous a dit la vérité sur les crimes de guerre qui continuent à être perpétrés par notre gouvernement”.
 
Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, qui a publié quelque 700.000 documents livrés par Manning, a en revanche salué “une victoire tactique significative”, estimant que le jeune soldat pourrait être libéré d’ici cinq ans grâce à des remises de peine. David Coombs, son avocat, a confirmé que son client pourrait bénéficier d’une libération conditionnelle après avoir purgé le tiers de sa peine, soit “après dix ans” et “si cela lui est refusé, il pourrait la redemander tous les ans”. Son jugement sera réexaminé automatiquement par la Cour pénale d’appel de l’armée de terre.
 
Mais Manning, qui avait été acquitté de “collusion avec l’ennemi”, pourra aussi interjeter appel devant la Cour d’appel supérieure des forces armées et devant la Cour suprême des États-Unis. Il peut également demander la clémence de l’armée. L’ancien analyste avait regretté “avoir fait du mal aux États-Unis” en transmettant à WikiLeaks, de novembre 2009 à mai 2010, 250.000 câbles diplomatiques et 500.000 rapports militaires classés secrets défense.
 
Source : AFP