États-Unis – Un formulaire optionnel pour les réseaux sociaux

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Une partie facultative dédiée aux réseaux sociaux vient d’être ajoutée au formulaire en ligne exigé pour les étrangers exemptés de visas, comme les français. Cela est vu comme une menace pour les libertés individuelles.

Vous avez un compte Facebook, Twitter, Google+, YouTube, Instagram ou LinkedIn à déclarer ? Depuis le 20 décembre 2016, les personnes souhaitant se rendre aux États-Unis sont invitées à fournir leurs noms d’utilisateurs sur les réseaux sociaux sur le formalisme qui leur est dédié sur le site estausa.com. Quel est le but de la manœuvre pour le moment facultative ?

Cela vise à recueillir des informations liées à la présence en ligne dans le but d’identifier des menaces potentielles“, a confirmé un responsable gouvernemental.

Les États-Unis cherchent donc à repérer les individus ayant des liens avec des groupes terroristes comme l’État islamique. Seuls sont concernés les voyageurs liés au programme d’exemption de visa, permettant aux citoyens de 38 pays (dont la France) de voyager aux États-Unis pour une période de 90 jours avec des démarches simplifiées. Seule une requête dans le système électronique d’autorisation de voyage (ESTA) est toujours requise et c’est justement dans ce formulaire qu’a été ajoutée la nouvelle portion dédiée aux réseaux sociaux.

Intitulée « Informations des médias sociaux », la demande comprend un menu déroulant qui répertorie les plateformes en ligne considérées comme des réseaux sociaux. Seul le nom d’utilisateur associé est demandé et sera surement conservé par la douane. Cela est précisé comme optionnel. Mais est-ce qu’un voyageur peut refuser de fournir ces informations en toute tranquillité d’esprit ?

Bien entendu, cette nouvelle politique des USA a fait grincer des dents de nombreuses personnalités, y compris L’Internet Association, qui représente des grandes entreprises du Net telles que Google, Facebook, LinkedIn et Twitter. Elle s’était jointe à l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) afin de dénoncer les atteintes possibles à la liberté d’expression et au droit à la vie privée. Le CDT (Center for Democracy and Technology), association dédiée à la protection des droits sur Internet, s’inquiétait également que le gouvernement recueille « des informations très sensibles sur les opinions, les croyances, la communauté » des internautes.

« Il y a très peu de règles encadrant la façon dont ces informations sont recueillies, stockées, diffusées à d’autres structures, et il n’existe aucune directive sur la limitation de l’utilisation de ces informations par le gouvernement »

Cette nouvelle collecte d’information pourrait donc être préjudiciable, surtout si elle est copiée par d’autres pays par la suite…