Swatting : Le point sur la fausse alerte terroriste à Paris

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Fin de la cavale pour le groupe d’adolescents adepte du “swatting”, ayant réussi à provoquer une énorme fausse alerte terroriste à Paris le weekend dernier. Retour sur ce “swatting” ayant fait grand bruit.

Au dernier décompte, ce sont trois mineurs qui ont été interpellés depuis lundi dans le cadre de l’enquête sur la fausse alerte à l’attentat qui a entraîné samedi une vaste opération de police dans le centre de Paris. Il s’est avéré que la prise d’otage était inventée de toutes pièces via un stratagème bien huilé.

Rappelons que la pratique du « swatting » consiste à faire déplacer les forces de sécurité en direct et sous un faux prétexte, comme une alerte à la bombe, une prise d’otages ou un meurtre. La diffusion d’une fausse information. Il y a eu de nombreux canulars de ce type sur Twitch par exemple. D’après le code pénal français, “faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise” est punie de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.

Cette pratique est très répandue aux USA et les autorités locales tentent de combattre le phénomène.

Les principaux suspects appréhendés

Le principale suspect est un adolescent de 16 ans, interpellé à son lycée à Vitry-le-François dans la Marne, qui n’a pas hésité à revendiquer ses actes sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de « Tylers Swatting ».  Il a reconnu les faits lors de sa garde à vue, tout en précisant qu’il avait agit avec d’autres personnes pour déclencher cette vaste opération antiterroriste. Il serait le cerveau de l’opération, et le pirate informatique ayant pris le contrôle du téléphone de l’église Saint-Leu du quartier des Halles.

Le lendemain, les autorités vont mettre la main sur deux autres adolescents de 14 et 17 ans, interpellés en Vendée et en Lozère, et soupçonnés d’avoir participé à cet immense canular 2.0. Il sont soupçonnés d’être les deux personnes ayant appelé les services de police en se faisant passer pour des paroissiens pris en otages par plusieurs terroristes.

L’objectif de tout cela ? Faire le buzz et se vanter d’avoir réalisé le “pire swat du monde en mettant en mouvement des hélicos, le gouvernement et 50 voitures de flics“.

Comment s’y sont-il pris ?

Le pirate informatique de la bande a utilisé un logiciel dédié au piratage téléphonique afin de prendre contrôle à distance du téléphone fixe de l’église Saint-Leu des Halles. A partir de là, ses acolytes ont contacté la police depuis ce poste fixe pour raconter leur canular.

Les policiers ont donc pu vérifier que l’appel provenait bien du lieu dit via la position géographique du téléphone. Du coup, même pas besoin pour les adolescents de brouiller les pistes concernant la provenance de l’appel téléphonique !

Vive réaction de l’Etat français

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a très rapidement réagit sur l’affaire, annonçant que l’Etat allait se constituer partie civile afin d’obtenir réparation, tout en précisant qu’une évaluation globale du préjudice financier avait été demandée.

Manuel Valls, l’actuel Premier Ministre a quant à lui exprimé son mécontentement face à de tels actes :

« Ceux qui se livrent à ces mauvaises plaisanteries -à détourner l’attention des forces de l’ordre, à provoquer de la panique-méritent évidemment d’être lourdement sanctionnés. »

La police Nationale avait déjà fait campagne l’année dernière contre le swatting et les risques encourus :

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Le hacker Ulcan dément tout lien

« Tylers Swatting » et « Zakhaev Yamaha » se disaient tous deux des admirateurs du hacker franco-israélien Grégory Chelli, alias Ulcan, actuellement en fuite en Israël. Ce dernier est soupçonné d’être l’auteur de canulars téléphoniques sophistiqués, notamment contre le site d’information Rue89 et son cofondateur. Lundi, sur sa page Facebook, Grégory Chelli a démenti tout lien avec eux, qualifiant leur geste de « dangereux et inutile ».

Bref,il semblerait que ce soit des adolescents totalement perméables au monde “réel” et enfermés dans une bulle virtuelle où le swatting est maître, sans pour autant être conscient des conséquences bien réelles de leurs actes… Un air de déjà vu ?