Le chiffrement des smartphones inquiète les Etats

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Google et Apple sont clairement dans le viseur de plusieurs Etats à cause de la généralisation du chiffrement sur les smartphones des deux géants américains. Suite à la tribune de quatre procureurs, la polémique enfle.

La tribune de quatre procureurs, dont François Molins pour Paris, est une véritable charge contre le chiffrement proposé au public par Google et Apple sur les smartphones. D’après eux, la robustesse du chiffrement récemment mis en oeuvre après le scandale de l’espionnage massif et mondial de la NSA américaine serait un blocage insurmontable pour la Justice.

Et pour cause, le système est plutôt bien fait : les clés de chiffrement ne sont en aucun cas envoyées sur le réseau et restent en local sur les appareils concernés. Pas possible donc de demander le sésame à Apple ou Google pour injonction d’un juge quelconque.

Un juste retour de bâton pour les Etats ?

Cyrus Vance (New York), François Molins (Paris), Adrian Leppard (Londres) et Javier Zaragoza (Madrid) se battent ensemble contre de la commercialisation de téléphones mobiles toujours plus sécurisés, censés selon eux, bloquer le travail de la justice et ne permet plus d’assurer “la sécurité de nos sociétés”.

Il souhaitent la suppression pure et simple du système de chiffrement fort mis en place par Apple et Google sur les dernières versions de leurs OS respectifs iOS et Android. A noter qu’il n’existe plus aucun mot de passe maître ou backdoor pour déchiffrer les informations d’un smartphone, même sur réquisition de la justice.

Mais pourtant, il faut comprendre que cette sécurité mise ne place ne l’a pas été par hasard ! Aujourd’hui, beaucoup de clients veulent de la sécurité, et les fabricants sont bien obligés de suivre pour vendre leurs produits. Le vol de données par des pirates est un problème majeur pour tous mais la surveillance généralisée des communications par la NSA aux États-Unis ou la DGSE en France (via la nouvelle loi sur le renseignement) inquiète largement les utilisateurs informés.

Toutes ses révélations et lois drastiques ont eu pour effet d’accroître drastiquement la prise de conscience de la part des citoyens. En effet, tout le monde à le droit à sa vie privée dans les pays démocratiques.

Le client aux commandes

Dorénavant, que ce soit chez Apple ou Google, les clés de chiffrement/déchiffrement ne sont plus conservées ou copiées sur les serveurs des firmes, mais simplement stockées localement sur les appareils. Les clients sont donc à l’abri et protégés, et totalement responsable de l’usage qu’il en fait. Ça parait plutôt normal !

Ce retour de flamme était aisément prévisible et aurait du être anticipé par ces même Etats lors de la mise en place de mesures liberticides. C’est aussi l’avis de Marc Trévidic, ex-juge antiterroriste, qui avait déclaré il y a maintenant quelques années que pousser tous les internautes vers l’utilisation du chiffrement était une grave erreur des États, car cela noie les communications suspectes dans la masse des échanges anodins, désormais chiffrés eux aussi.

Tout est dit, la boucle est bouclée…

 

Crédits image : Flickr cc 2.0, Binary Options

6 Commentaires

  1. C’est ce qu’ils disent.Vous n’aurez aucune preuve si les états connaissent la clé de chiffrement de votre mobile.Tant que vous ne pourrez rien démonter ils feront ce qu’ils veulent.

    • Je me suis fait la même réflexion…

      Il est bien évident qu’il est dans l’intérêt de la justice et/ou des services secrets de faire croire qu’ils sont impuissants face à la technologie, les moutons se rendorment et comme ça la surveillance abusive reprend de plus belle…

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