LOPPSI 2 : les dictateurs en ont rêvé, nos dirigeants l’ont fait !

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Le 14 décembre, passera la loi Loppsi 2 : une loi fourre-tout dont les volets les plus spectaculaires concernent la surveillance des ordinateurs, le développement de la vidéo-surveillance, ou encore l’équipement du policier du futur. Rejetons la censure du Net !

La guerre lancée par les gouvernements américains et français contre WikiLeaks montre combien il est important de protéger Internet de la censure politique. Mardi prochain reprend à l’Assemblée nationale le débat sur le projet de loi LOPPSI, dont l’article 4 met en place une censure administrative du Net au prétexte de lutter contre la pédopornographie. Si l’objectif semble louable, de telles mesures se révèlent non seulement inefficaces, mais aussi contreproductives. La protection de l’enfance est en fait instrumentalisée au profit d’une mise sous contrôle d’Internet. Tous les citoyens soucieux de préserver cet espace d’expression et de partage qu’est Internet doivent alerter leurs députés et les appeler à rejeter la censure du Net.

La porte ouverte à la censure politique du Net

La semaine dernière, Éric Besson, secrétaire d’État à l’Économie numérique, demandait à ses services de trouver un moyen d’interdire l’hébergement de WikiLeaks en France, sans passer par la procédure judiciaire classique prévue pour la loi, ni même expliquer de quelle infraction WikiLeaks serait passible. Cette manœuvre choquante est une nouvelle démonstration de la volonté du gouvernement de contourner l’autorité judiciaire pour faire la police sur Internet au mépris des droits fondamentaux.


Le faux prétexte de la lutte contre la pédopornographie

Le gouvernement entend instaurer la censure administrative d’Internet alors que :

  • personne n’a aujourd’hui démontré l’efficacité du filtrage du Net pour combattre la pédopornographie et son commerce ;
  • tous les dispositifs de filtrage sont facilement contournables ;
  • le risque de bloquer l’accès à des sites parfaitement légitimes est inévitable, de l’aveu même du gouvernement ;
  • le filtrage détournerait les enquêteurs de modes d’action efficaces ;

Le prétexte de la protection de l’enfance n’est qu’un moyen pour le pouvoir politique de mettre en place une infrastructure de filtrage de l’information circulant sur le réseau.

Comme le souligne l’association d’information sur la pédophilie l’Ange Bleu, des méthodes efficaces peuvent être mises en œuvre contre les contenus pédopornographiques en ligne, sans mettre à mal la liberté de communication des citoyens français. Ainsi, en Allemagne, l’abandon du filtrage a laissé la place à une politique volontariste visant à mettre les sites hors-ligne plutôt que de les filtrer. Cette politique, la seule capable d’apporter une solution réelle au problème, est aujourd’hui couronnée de succès : 98% des contenus signalés ont été mis hors-ligne2.


Source : La Quadrature Du Net