La France a un retard dans la prise de conscience de la sécurité informatique

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Après Bercy, l’Elysée et le Quai d’Orsay ont été eux aussi la cible de cyber-attaques. Selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), l’Elysée et les Affaires étrangères n’ont pas été touchés, à la différence du ministère des Finances.

Selon Jean-Marc Manach, journaliste notamment pour Owni.fr, les dirigeants français sont « à côté de la plaque » sur les questions de sécurité informatique.

Le ministère des Finances a été la cible de cyber-attaques visant des données liées au G20. Selon Libération, l’Elysée et le quai d’Orsay ont aussi été la cible de telles attaques. La France est-elle armée face à la cyber-guerre ?
Ce n’est pas une cyber-guerre. La guerre fait des morts. C’est de l’ordre de l’espionnage. Est-ce que le gouvernement Français dispose des capacités pour se protéger de ça ? Oui et non. L’ANSII (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a été dotée il y a 3 semaines de capacités de défense. Jusqu’ici, elle ne faisait que de la veille. Maintenant, l’ANSII a le pouvoir d’ordonner de couper l’accès à Internet d’un organisme quel qu’il soit. Ils ont coupé le net à Bercy ce week-end. On est pile poil dans le bon timing.

Mais je dirais non aussi, parce que la France a un retard dans la prise de conscience de la sécurité informatique. Barack Obama a expliqué dans un discours qu’il fallait associer la sécurité informatique à la protection des concitoyens et aux intérêts vitaux de la Nation. A la même époque, Nicolas Sarkozy tapait sur les Internautes pour dire que pleins de pirates volent et les chansons de Carla Bruni et la musique en peer to peer.  La perception de la sécurité informatique des dirigeants est complètement à coté de la plaque. Ils ont une vision anxiogène.

Après les cyber-attaques contre Bercy, doit-on s’attendre à un nouveau WikiLeaks ?
C’est possible. On ne sait pas et on ne sera peut-être jamais. Si ça sort un jour on sera d’où ça vient et à qui ça profite. Ça peut être des pirates, comme un service de renseignement X. On n’arrête pas de parler de la Chine. A chaque fois qu’un ministère est attaqué, on dit que ce sont les Chinois. Mais c’est facile.

Peut-on parler d’une nouvelle forme de terrorisme ou d’offensive entre Etats ?
Le terrorisme ça fait des morts, c’est fait pour faire peur. Ce n’est pas non plus du Hacking, qui est quelque chose de noble. Le mot hacker a été diabolisé depuis le début des années 90 en raison de l’infiltration du mouvement des hackers par la DST. Après, tout ça n’est pas nouveau. Des histoires d’espionnage industriel, il y en a dans les années 80. Ça fait longtemps que ça existe. C’est plus fort aujourd’hui car il y a plus d’ordinateurs interconnectés et il y a plus de médiation qui en parle.

 

Source : Public Sénat

2 Commentaires

  1. Bonsoir,
    En lisant ce genre d’article, on est plutôt tenté d’avoir quelques sueurs froides. En plus, quand on fouille un peu sur internet, on constate que les exemples sont légions. Est-ce qu’il s’agit d’une orchestration contre la chine ou d’un réel fait ? Est-ce que l’on ne tombe pas dans le mythe de la zone 51 ? Comment croire les nouveaux sites qui sortent à ce propos ?
    Le dernier en date sur internet est le site chineconquerante.com, qui fait sa pub dans Paris… Comment croire ce genre de site ? Si des journalistes participent à ce buzz, quel crédibilité donner aux journalistes ?

    • Personnellement je pense que c’est tout à fait réel… Après chacun son point de vue (cela dépend en partit des connaissances de chacun).
      Lorsque l’on possède une vision purement technique, on se rend compte rapidement de l’étendue des possibilités qu’Internet offre.

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