Les Chevaux de Troie, synonymes de pertes financières

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Les malwares se trouvent assurément là où est l’argent. C’est pourquoi les utilisateurs de services bancaires en ligne sont devenus la cible favorite des cybercriminels.

Trojan.Spy.Ursnif.F est l’un des nombreux outils sophistiqués destinés à générer des revenus : il est conçu pour fouiner dans les comptes bancaires en ligne et faire son rapport à la base. Cet article propose une présentation détaillée de son mode de fonctionnement.
Digne membre de la famille backdoor, Trojan.Spy.Ursnif commence par essayer d’identifier le navigateur par défaut du système, et par découvrir quelles fonctions sont utilisées par celui-ci pour envoyer et afficher les données. Il hooke généralement des fonctions telles que « InternetReadFile », « InternetWriteFile », « CreateProcess » ou « HttpSendRequest » afin d’intercepter le trafic du navigateur, mais s’injecte également dans « iexplore.exe » ou « firefox.exe ».

Trojan.Spy.Ursnif.F parcourt ensuite les processus en cours d’exécution sur la machine de la victime, se connecte à un serveur distant assurant la résolution de nombreux noms d’hôtes et envoie une requête GET.
Si cette requête réussit, la connexion est établie et le malware prend le contrôle de l’ordinateur de l’utilisateur, ce qui signifie qu’il est prêt à recevoir et à exécuter certaines commandes, telles que le téléchargement d’un fichier infecté, son exécution et le redémarrage du système d’exploitation. L’utilisateur ne peut rien faire pour limiter ces actions, et n’a pas même conscience de ce qui se passe.
Le cheval de Troie est également capable d’effacer les cookies du navigateur par défaut et d’effectuer une capture d’écran, une technique pratique pour obliger l’utilisateur à saisir de nouveau le nom d’utilisateur et le mot de passe du service bancaire en ligne, plutôt que de compter sur la fonctionnalité de saisie semi-automatique.

Trojan.Spy.Ursnif télécharge par la suite une mémoire tampon chiffrée vers un emplacement de la mémoire, qui est en fait une liste d’URL de sites web bancaires, ainsi que du code JavaScript utilisé pour dérober des mots de passe, des noms d’utilisateur et des codes confidentiels que l’utilisateur est susceptible de saisir sur ces sites web.
À ce stade, tout est prêt. Le Cheval de Troie n’a plus qu’une chose à faire : attendre que l’utilisateur se connecte à son compte pour lui dérober ses identifiants de connexion et les envoyer à un serveur distant. Trojan.Spy.Ursnif effectue également des copies d’écran de l’utilisateur se connectant à ces sites bancaires et les envoie à l’attaquant.
Bien qu’ils soient devenus courants, les services bancaires en ligne sont à utiliser avec précaution car ils peuvent causer d’importantes pertes s’ils ne sont pas employés correctement. Heureusement, il est extrêmement facile d’éviter tout problème, et vous pouvez pour cela suivre ces quelques conseils :
  • Utilisez un antivirus. C’est la façon la plus simple de disposer d’une protection complète.
  • Ne vous connectez jamais à un service bancaire à partir d’un ordinateur ne vous appartenant pas ou utilisé par plusieurs utilisateurs. Si vous voulez vraiment utiliser un ordinateur partagé, lancez une analyse rapide de 60 secondes afin de voir s’il est infecté. Si c’est le cas, ne prenez aucun risque. Reportez l’utilisation de services bancaires ou utilisez un autre appareil (votre téléphone portable ou votre PDA)


Article réalisé grâce à l’aimable contribution de Cristina Vatamanu, Spécialiste BitDefender des Malwares.