Kaspersky : Les nouveaux virus s’attaquent désormais aux smartphones

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Escroqueries, pillages d’informations, transformation des ordinateurs en machines à propager des virus : selon Eugène Kaspersky, les dangers qui guettent les entreprises comme les particuliers sont de plus en plus nombreux.

Avec son siège central basé à Moscou en Russie et des délégations régionales sur les cinq continents, Kaspersky Lab compte 1 700 spécialistes, la plupart ingénieurs informaticiens, qui ne cessent de développer des antivirus et des solutions de protection informatique. Entre 200 et 300 millions d’utilisateurs dans le monde ont recours à une solution issue de la société d’Eugène Kaspersky, mathématicien russe et PDG qui se trouvait récemment de passage à Paris.

Selon l’institut GfK, Kaspersky Lab est le leader des antivirus commercialisés en France, devant son concurrent Symantec (Norton).

 

Piratage ou destruction des données, vol, etc. Quels sont les principaux risques pour les ordinateurs des particuliers ?

Eugène Kaspersky. Tout dépend de leur usage d’Internet à la maison. Si vous réalisez des achats sur le Web ou si vous consultez vos comptes bancaires en ligne, vous pouvez faire l’objet d’une tentative d’escroquerie via votre ordinateur domestique. Si vous pratiquez des jeux en ligne, idem! Le personnage virtuel que vous allez créer contient des informations. Or celles-ci peuvent être accessibles à des personnes mal intentionnées qui essaieront de voler votre personnage dans le but de le revendre à d’autres joueurs en ligne. Certains logiciels « malveillants » aussi appelés maliciels (les « malwares » en anglais) sont conçus pour soutirer toutes vos informations personnelles, les numéros de licence de vos logiciels, le scan de votre passeport conservé sur votre ordinateur… Enfin, sans que vous le sachiez, ce dernier peut être utilisé par des « bad guys » (des voyous en anglais) comme boîte d’envoi. Ne soyez pas surpris si la police frappe à votre porte un jour : votre ordinateur a pu être transformé en machine à propager des virus.

Et pour les entreprises ?

Le risque essentiel pour les sociétés est la fuite d’informations sensibles. Elles doivent protéger leurs données financières et technologiques. Les banques sont une cible de choix pour les cybercriminels. D’ailleurs, nous assurons avec nos logiciels et nos solutions informatiques la sécurisation des données de nombreux établissements bancaires en Russie, aux Etats-Unis et en Europe.

A-t-on une idée des profits réalisés par la cybercriminalité ?

C’est difficile à chiffrer mais je pense qu’en termes de profits, la cybercriminalité arrive aujourd’hui en deuxième position, juste après le trafic de drogue. Son impact sur l’économie mondiale se compte certainement en centaines de milliards d’euros par an.

Quelles sont les nouvelles formes de virus qui apparaissent ?

Les nouveaux virus visent les téléphones portables. Ils sont conçus pour envoyer des SMS vous demandant de rappeler un numéro surtaxé. Individuellement, cela représente de petites sommes… Mais mis bout à bout, cela représente un monceau d’argent volé! Nous avons comptabilisé environ 2000 nouveaux « malwares » de ce genre. Ces virus restent moins nombreux que ceux touchant les ordinateurs mais voilà la nouvelle tendance. Et si le téléphone portable devient de plus en plus un terminal de paiement, comme c’est le cas, alors les cybercriminels ont tout intérêt à se précipiter sur ce nouveau « marché ».

Etes-vous capable avec vos équipes d’anticiper les nouveaux virus ?

Nous analysons tous les maliciels que nous rencontrons afin de bien comprendre la logique et la pensée des cybercriminels. Généralement, nous sommes très rapides pour repérer et déjouer une nouvelle menace. Nous appelons cela la protection proactive.

Pour avoir les meilleurs spécialistes de la lutte antivirus, n’êtes-vous pas tentés de recruter d’anciens hackers reconvertis dans vos équipes ?

Non, ce n’est pas la peine! (Rires) Nous avons d’excellents ingénieurs.

Quel est le profil des cybercriminels ?

Les virus et les logiciels malveillants sont souvent rédigés en chinois, en espagnol, en portugais ou en russe. Ils ne portent pas un timbre permettant de connaître leur origine. Les « hackers » et les auteurs de virus sont parfois des ingénieurs informaticiens qui développent des logiciels légaux le jour et des logiciels « malicieux » la nuit. On les trouve donc souvent dans les pays qui disposent d’une industrie du logiciel développée comme en Israël, en Russie, au Royaume-Uni.

 

Source : Le Parisien