Créons-nous de la data, ou faisons-nous tourner les serveurs à vide ?

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Dans sa dernière estimation, le pôle numérique Arcep-Arcom réunissant les régulateurs des télécoms et de l’audiovisuel estime que l’empreinte carbone du numérique devrait augmenter de 45 % entre 2020 et 2030 en France.

Tribune – La question de la consommation d’énergie et du développement durable est de plus en plus centrale dans l’industrie des nouvelles technologies. Avec des données de plus en plus nombreuses, il faut de plus en plus d’espace de sauvegarde, et donc plus de serveurs qui consomment eux (beaucoup) d’énergie.

La capacité de stockage des données augmente exponentiellement, mais nous sommes entrés dans une ère ou les moyens de créer des données augmentent encore plus vite, allant des copies multiples de fichiers de la taille d’un téraoctet dans de multiples silos, jusqu’à la manière négligente et moins qu’optimisée dont sont écrits tant de logiciels d’application de type bloatware.

En réalité, les entreprises créent beaucoup trop de données en comparaison de l’usage qu’elles font de ces dernières.

Mark Molyneux, Directeur technique EMEA chez Cohesity, s’est penché sur la question de la gestion des données dans l’objectif de réduire l’empreinte énergétique des entreprises. Pour lui, « avoir une stratégie de gestion des données est essentiel. Avec une stratégie bien définie, vous pouvez prendre une décision très claire sur les données que vous conservez, où elles se trouvent et pendant combien de temps vous les conservez. C’est ce qui détermine la croissance future de vos données. A partir de ce moment, vous pourrez commencer à mesurer les économies en termes de consommation d’énergie. »

Dans cette optique, plusieurs étapes sont à considérer :

  • Réduire les volumes de données, mettre en place une classification des données et une déduplication de ces dernières.
  • Désinstaller le vieux matériel, désencombrer et rationaliser la façon dont les données sont stockées et gérées peut réduire la quantité de stockage physique nécessaire.
  • Simplifier et automatiser les charges de travail : les tâches autrefois complexes – telles que la classification, le vieillissement des données, la hiérarchisation (pour réduire les coûts), l’efficacité des opérations, l’hygiène de base et les correctifs de sécurité – peuvent être simplifiées.
  • Rationaliser le stockage : les systèmes de sauvegarde basés sur l’informatique dématérialisée peuvent réduire les coûts de manière significative. Ils présentent également des avantages opérationnels, notamment en permettant une gamme d’options de recherche et de restauration qui ne sont pas disponibles avec l’infrastructure de sauvegarde traditionnelle. Un rapport de Forrester a révélé que les entreprises ont réduit de 66 % leurs coûts de sauvegarde et de gestion des données avec des solutions modernes par rapport aux fournisseurs traditionnels.
  • Indexer les anciennes bandes pour une récupération plus rapide et réduire les risques de conformité. Trop souvent, les entreprises sauvegardent tout au lieu d’élaborer des stratégies d’archivage plus judicieuses. Au lieu de cela, l’indexation et la classification des documents doivent être une priorité. Le rapport de Forrester indique que les organisations interrogées ont économisé des centaines de milliers d’euros sur le matériel propriétaire, la maintenance et le stockage hors site liés aux bandes, en stockant le contenu des bandes dans le cloud.