La cybercriminalité au centre d’une réunion de l’ONU sur la prévention du crime

0
69

Les efforts internationaux destinés à lutter contre la criminalité transnationale organisée, dont la cybercriminalité, seront au centre de la 20ème réunion annuelle de la Commission sur la prévention du crime et la justice pénale, qui se déroulera à Vienne du 11 au 15 avril.

La Commission, qui est l’organe central de l’ONU chargé de fournir des orientations sur la prévention du crime et la justice pénale, consacrera une session spéciale sur l’utilisation abusive des nouvelles technologies pour l’exploitation des enfants. Au programme également, plusieurs évènements destinés à examiner certaines questions de criminalité plus délicates, telles que la piraterie maritime.

Selon le Bureau de l’ONU pour la drogue et le crime (ONUDC), la cybercriminalité est aujourd’hui en pleine expansion, mais le volume du trafic sur Internet et la sophistication des méthodes utilisées par les cyber-criminels rendent impossible l’évaluation précise des bénéfices engrangés par ces organisations et les pertes occasionnées pour les entreprises privées.

« Nous n’avons pas une image exacte de la portée et de la nature du problème et nous ne pouvons pas agir aussi efficacement que nous le devrions », estime le chef de l’ONUDC, Yuri Fedotov, qui rappelle qu’il est « essentiel de disposer d’informations et de connaissances précises ». Il invite tous les pays à renforcer leurs efforts pour recueillir de l’information, la partager et renforcer ainsi la lutte contre le crime international.

Plus préoccupant toutefois pour le Directeur de l’agence onusienne, les crimes à caractère sexuels commis contre des enfants. « Des infractions graves sont commises – souvent sous le nez d’un parent ; le web ouvre littéralement une porte dans votre maison et vos enfants peuvent y laisser entrer des criminels », explique-t-il.

Dans le monde virtuel d’Internet, les jeunes sont particulièrement vulnérables et peuvent entrer en relation avec des adultes qui cherchent à lier des relations d’amitié avec eux en intervenant sur les plateformes, les forums, les réseaux sociaux ou les jeux en ligne, avec l’objectif de commettre des abus sexuels.

« En ligne, la maltraitance des enfants constitue un crime international grave et requiert une coopération intense et concertée: cela signifie le développement d’une cyber-éthique, d’une cyber-sécurité et d’une cyber-sécurité », souligne Yuri Fedotov.

Selon l’ONUDC, la cybercriminalité représente un défi considérable pour la communauté internationale dans la mesure où elle passe outre les frontières des Etats et dépasse les compétences des juridictions nationales et des systèmes judiciaires, qui sont isolés et démunis face à des réseaux aussi vastes que puissants.

« La menace et la prévalence d’activités malveillantes sur Internet ne doit pas être sous-estimée », estime d’ailleurs le chef de l’ONUDC, qui souligne combien « il est important que les pays harmonisent leurs cadres juridiques pour prévenir et combattre les cyber-menaces et faciliter la coopération internationale ».

L’ONUDC indique aussi que lors de sa session annuelle, la Commission sur la prévention du crime et la justice pénale se penchera aussi sur le rôle de l’état de droit et du secteur privé, tant dans la répression de la cybercriminalité, que dans la promotion de comportements sûrs sur Internet.

Selon Yuri Fedotov, si « les lois et les normes ont un rôle important à jouer, quand il s’agit de lutter contre la criminalité, il doit y avoir un partenariat fort entre les secteurs public et privé ». « Il n’y a pas d’autres alternatives », insiste-t-il, ajoutant que ni la prévention du crime, ni la protection des victimes, ne peuvent également être pris en charge par les gouvernements ou les systèmes de justice pénale seuls ».

« Nous avons besoin des fournisseurs d’accès et de services sur Internet, de la société civile, des médias, des établissements d’enseignement et du grand public », conclut-il.

 

Source : allAfrica.com