Sénateurs américains “liberticides” : les Anonymous déballent tout

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La nébuleuse de hackers a réussi un nouveau coup d’éclat : le groupe a rendu publiques de nombreuses informations personnelles concernant les 86 sénateurs démocrates et républicains qui ont voté en faveur du National Defense Authorization Act de 2012.

Ci-dessous, la vidéo « d’avertissement » d’Anonymous :

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Le NDAA est le nom générique d’une série de lois qui définissent chaque année le budget du département de la Défense et modifient éventuellement ses prérogatives.

Cette année, le National Defense Authorization Act contient une mesure très controversée : les militaires ont désormais le droit d’arrêter sur le sol des Etats-Unis toute personne suspecte de lien avec une organisation terroriste et de la maintenir en détention indéfiniment et sans procès. Cette mesure entérine un état de fait déjà avéré au camp de Guantanamo. Mais un point du dispositif suscite particulièrement inquiétude et colère : la loi n’exclut pas les citoyens américains de cette détention au bon vouloir des militaires.

Alors que beaucoup d’opposants au National Defense Authorization Act espéraient que le président Obama opposerait son veto, la Maison Blanche a annoncé dans un communiqué, le 14 décembre, qu’il signerait le NDAA. Pourtant, même de hauts responsables de l’armée ont exprimé leurs craintes et appelé Obama à s’opposer à ce « recul des libertés civiques ». Le 12 décembre, le « New York Times » avait publié une tribune intitulée « Guantanamo forever ? » (Guantanamo pour toujours ?), signée par deux généraux, Joseph Hoar et Charles Krulak.

Un appel resté lettre morte : la Chambre des représentants a adopté le NDAA à une majorité de 283 voix. Puis, jeudi, le Sénat a confirmé le vote des représentants à une majorité de 86 voix contre 13. Ce sont donc ces 86 sénateurs qui se retrouvent aujourd’hui la cible des Anonymous : les hackers ont obtenu leurs comptes Twitter, leurs numéros de téléphone fixes et mobiles, leurs adresses personnelles, la valeur de leur(s) propriété(s) immobilière(s) ainsi que, pour certains d’entre eux, les noms de sociétés qui ont financé leur campagne électorale. Les renseignements sont parfois assortis de commentaires rappelant leurs engagements électoraux, leurs promesses non tenues et, le cas échéant, les scandales ou affaires troubles dans lesquels ils ont été impliqués. Plus inquiétant, les hackers dévoilent les noms de leur épouse et de leurs enfants.

La liste d’Anonymous débute par le nom d’un sénateur républicain de l’Ohio qui mérite, selon eux, un traitement particulier : « Il s’est de lui-même transformé en cible en se faisant l’avocat du National Defense Authorization Act. Mais nous sommes réellement troublés par la somme de 272 853 $ qu’il a reçue de la part de groupements d’intérêts qui soutiennent le NDAA. R. J. P., nous envisageons de faire de vous un exemple. »

En France, début novembre, des hackers étaient parvenus à pirater les données personnelles des députés UMP. La guerre entre pirates et politiciens n’en est sans doute encore qu’à ses prémices.

 

Source : Dark Zone

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