Avec la version Android du client P2P, FrostWire propose le premier réseau peer-to-peer entièrement réservé à l’échange de fichiers entre appareils mobiles. Les débuts d’une nouvelle révolution du P2P ?
C’est un chantier qui aura encore du mal à convaincre en pratique les utilisateurs, mais qui mérite d’être remarqué. DownloadSquad note en effet que Frostwire, le “fork” open-source du désormais défunt Limewire, propose une version Android de son client P2P. Rien d’original a priori, puisqu’il existe déjà plusieurs applications qui permettent de contrôler les transferts peer-to-peer sur les protocoles habituels, en particuliers BitTorrent. Sauf qu’ici, FrostWire pour Android propose un réseau P2P autonome, exclusivement dédié aux transferts de fichiers entre téléphones mobiles.
“Bien qu’il existe une excellente version de bureau de FrostWire, la version Android ne semble pas rechercher sur le même réseau“, remarque DownloadSquad. “C’est peut-être une bonne chose, cependant : avez-vous vraiment besoin de transférer un film de 700 Mo en 3G ?“. Sur les réseaux P2P totalement décentralisés, comme celui de FrostWire, une part de la bande passante de chaque utilisateur est utilisée constamment par les recherches de fichiers et les réponses aux demandes de fichiers des autres utilisateurs. Or cette dépense est inutile sur les versions mobiles des clients P2P, qui ne sont pas destinés à partager les mêmes types de fichiers et nécessitent plus encore une économie de bande passante.
L’idée de FrostWire est donc de consacrer la version Android aux seuls échanges de fichiers présents sur les mobiles (sonneries, photos, applications, musique…). Des fichiers en générale de petite taille, et peu nombreux. Ce qui demande, aussi, d’adapter les protocoles en conséquence pour optimiser les transferts.
Une mauvaise nouvelle pour les ayants droits, à l’heure où la part de marché des téléphones Android explose ? Sans doute. Elle vient en tout cas confirmer que la victoire judiciaire enregistrée contre LimeWire n’aura aucun impact à moyen terme.
Source : Numerama, Guillaume Champeau