Le tracker BitTorrent Unlimited-Tracker perquisitionné et fermé par la Gendarmerie Nationale

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La Gendarmerie Nationale a procédé jeudi à l’arrestation de l’administrateur du tracker torrent privé unlimited-tracker.net suite à une enquête liée à une plainte de la Sacem. Il est accusé d’avoir diffusé des contenus contrefaits et empoché entre 50 000 et 100 000 euros de dons.

La Section de Recherche de la Gendarmerie Nationale de Melun a procédé jeudi à six heures du matin à une perquisition au domicile du créateur du site de liens BitTorrent Unlimited-Tracker.net, qui n’était accessible que sur invitation et sur cooptation par les membres. Créé en 2007, le tracker avait été très populaire au début des années 2010 avant de tomber progressivement dans l’oubli. Il affichait 180 000 membres, mais n’aurait eu réellement qu’environ 40 000 inscrits. Le site diffusait toutes sortes de catégories de médias : albums de musique, films, logiciels et autres ebooks contrefaits.

unlimited-tracker

A la suite d’une plainte de la Sacem, déposée en 2012, les autorités ont convoqué l’administrateur d’unlimited-tracker.net. En couple, sans enfant et sans casier, le webmaster a expliqué durant trois heures le pourquoi du comment de son site Internet. Il a été relâché après cette audition des militaires.

Ce vendredi, le site n’affiche plus son slogan selon lequel “le partage n’a plus de limites“, mais un simple message d’accueil par défaut d’un serveur web, sans aucune information. Ni le nom de domaine ni les serveurs n’ont été saisis, le site ayant simplement été désactivé à distance. Unlimited-Tracker est le dernier d’une série de sites de liens BitTorrent fermés cette année en France, avec en particulier Pirate Island et GKS.

F.L, un homme de 27 ans administrant le site pirate n’a pas été en mesure de commenter cette action, l’instruction étant en cours mais a cependant confirmé la plainte. Les autorités lui reprochent, aussi, d’avoir gagné de l’argent avec son site, entre 50 000 et 100 000 euros, envoyé sur un compte off-shore, à Hong-Kong, en passant par l’intermédiaire d’une société spécialisée à Paris.

Il s’était très bien protégé et mettait en avant son anonymat, allant jusqu’à ne régler ses factures qu’avec une carte bancaire offshore liée à un compte bancaire établi à Honk Kong et alimenté par les dons des internautes. 100 000 euros auraient ainsi été versés et intégralement dépensés sur une période de deux ans, ce qui pourrait lui valoir également des poursuites pour fraude fiscale et blanchiment.

La Gendarmerie a saisi ses disques durs ainsi que des preuves matérielles diverses et des documents.

L’administrateur risque très gros

La jurisprudence française veut, en plus de l’amende, qu’il rembourse les copies diffusées. Soit le nombre d’œuvres téléchargées (une moyenne de 10 chansons par album), multipliées par 13 (un ratio étrange, mais la justice française considère qu’une œuvre est téléchargée au moins 13 fois), multipliées par 9 centimes d’euros, ce à quoi se rajoute la TVA. Un calcul savant qui mènerait à une amende  de plus de 10 000 euros, sans compter la saisie de son matériel et de l’argent déposé à Hong-Kong. A noter que l’homme a été retrouvé via les traces qu’il a laissées au lancement de son site dans une régie publicitaire chez qui il s’était inscrit !

 

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