Vidéosurveillance – Solutions de stockage vidéo “intelligentes”

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Avis d’expert par Wayne Arvidson, vice-président Solutions de surveillance et de sécurité chez Quantum. La demande de solutions de stockage vidéo « va augmenter pour accompagner l’évolution des besoins du secteur.

La prolifération des caméras IP haute définition de surveillance, l’intégration de la vidéo à d’autres systèmes et à d’autres éléments de données — données audio, marquage des métadonnées, informations sur le contrôle d’accès et capteurs de proximité — mais aussi la taille et le volume des données actuellement stockées et gérées contraignent l’architecture système à se transformer. Des changements s’imposent, et d’abord au niveau du stockage.

L’industrie de la surveillance subit des transformations dont tous les secteurs d’activité ressentent les effets. La conjugaison des nouvelles technologies dont bénéficient les caméras, des temps de rétention des données plus longs et des analyses plus approfondies rend les infrastructures de surveillance traditionnelles trop coûteuses et inefficaces. Et si cette situation peut exercer des tensions sur les architectures de surveillance actuelles, elle s’accompagne aussi d’avantages incroyables, en particulier pour les entreprises visionnaires qui attendent de leur solution de surveillance plus qu’une sécurité renforcée.

Les systèmes de surveillance ont bien changé depuis l’époque des caméras fixes et des dispositifs à cassettes vidéo. Depuis l’apparition des caméras IP dans les années 1990, le secteur délaisse progressivement les systèmes analogiques au profit de solutions réseau. Les technologies toujours plus intelligentes propres aux caméras — analyses embarquées, résolutions plus élevées et fréquences d’images plus rapides — entraînent une augmentation massive du volume des données vidéo et, partant, la nécessité de meilleures infrastructures de stockage. L’exemple suivant est à cet égard édifiant : une caméra avec une résolution de deux mégapixels et une fréquence de 30 images par seconde génère environ 10 gigaoctets de données par jour (dans l’hypothèse d’une compression H.264 à 1 024 kbits/s). Cinquante caméras de ce type généreraient environ 183 téraoctets de données par an.

Si vous les remplacez par des caméras 4K à ultra haute définition, le total atteindrait chaque année 730 téraoctets de données. Les caméras de surveillance n’ont jamais été aussi nombreuses qu’aujourd’hui, et le volume d’images vidéo capturées est sans précédent. Ces tendances devraient se poursuivre alors que le nombre de caméras haute définition à capteurs multiples actuellement déployées augmente. D’après le cabinet d’expertise IHS, les livraisons de caméras haute définition devraient augmenter de 43 pour cent (taux de croissance annuel composé) entre 2014 et 2019. Et d’ici 2020, plus de trois milliards d’heures de vidéosurveillance seront capturées, entraînant quotidiennement la production et le stockage de 859 pétaoctets de données de surveillance.

Passer des images de surveillance aux données provenant de la vidéo

Les solutions de surveillance, qui par le passé étaient jugées spécialisées et de fait isolées des autres fonctions informatiques, sont aujourd’hui davantage intégrées à celles-ci. Les caméras sont actuellement déployées dans le cadre de réseaux informatiques et relèvent donc d’une discipline informatique plus traditionnelle. Cette réalité, conjuguée à l’augmentation spectaculaire du volume des données qui sont stockées et gérées, a retenu l’attention de professionnels au-delà du secteur de la sécurité.

Alors que les applications d’analyse vidéo s’enrichissent de nouvelles fonctionnalités et se font plus pointues, des divisions d’entreprise non traditionnelles constatent que la vidéo — intégrée et corrélée aux données d’autres systèmes — peut favoriser une meilleure prise de décisions. Par exemple, les sociétés logistiques utilisent des données vidéo pour le suivi du fret dans les ports et les gares de triage, afin d’améliorer l’efficacité. La grande distribution fait appel à la vidéo pour observer le comportement des acheteurs et prendre de meilleures décisions concernant le placement des produits, l’agencement des magasins et la publicité.

En exploitant des données vidéo pour améliorer leurs résultats, certaines sociétés créent de la valeur, en transformant le coût de leur solution de surveillance en investissement. Dans de tels cas, les dépenses consacrées à la surveillance ne servent pas seulement à assurer la sécurité des personnes et des biens mais génèrent aussi des avantages économiques et un rendement financier. Créer ce type de valeur implique de conserver les données vidéo longtemps. Et cela exige une infrastructure de stockage capable d’assurer une rétention des données à long terme et économique, mais pas aux dépens des performances.

S’appuyer sur une base solide 

La prolifération des caméras haute définition, l’intégration de la vidéo à d’autres systèmes et à d’autres éléments de données — données audio, marquage des métadonnées, informations sur le contrôle d’accès et capteurs de proximité — mais aussi la taille et le volume des données actuellement stockées et gérées contraignent l’architecture système à se transformer. Par exemple, avec tous ces changements, un enregistreur vidéo réseau autrefois capable de prendre en charge cent caméras ne pourrait plus en gérer que vingt à l’avenir. Ajouter des serveurs pour faire face à cette situation peut rapidement coûter cher et se révéler compliqué à gérer. Des changements s’imposent, et d’abord au niveau du stockage.

Une infrastructure de surveillance capable de produire une valeur maximale repose sur une base solide, à savoir le stockage « intelligent ». À mesure que le nombre de caméras déployées augmente et que l’exploitation des données vidéo se répand, les performances deviennent essentielles.

L’infrastructure de stockage doit être capable de gérer les données de milliers de caméras sans perdre une seule image, et de fournir un excellent temps de réponse pour les applications d’analyse et de PSIM. De plus, l’infrastructure de stockage doit être souple, pour pouvoir gérer la croissance. Elle doit être capable de croître lorsque les exigences réglementaires et liées aux litiges entraînent une évolution des politiques de rétention. Elle doit s’adapter aux nouveaux formats d’image quand cela est nécessaire.

Enfin, elle doit être extensible pour tenir compte de l’augmentation du nombre de capteurs et de flux et de l’ajout de nouvelles caméras au réseau. À l’heure où les budgets ont plutôt tendance à se réduire, il est vital de maîtriser les coûts. Il faudra investir dans l’ajout ou la mise à niveau de caméras, au détriment d’autres composantes de l’infrastructure. Afin de minimiser les coûts du stockage, le système de gestion du stockage doit conserver le contenu sur le support le plus économique mais aussi gérer le déplacement des données en s’appuyant sur des règles. Les fichiers fréquemment utilisés, et donc prioritaires, devront être stockés sur des disques hautes performances, les autres étant conservés sur bande ou dans le Cloud.

Si stocker les données sur le support le moins onéreux est important d’un point de vue économique, cela ne doit pas se faire au détriment de l’accessibilité. L’infrastructure de stockage doit préserver la visibilité des données, où que celles-ci soient stockées, et gérer les autorisations de manière rigoureuse pour maintenir l’authenticité des preuves et empêcher tout accès non autorisé aux fichiers.

Enfin, l’infrastructure de stockage doit s’intégrer de façon transparente aux systèmes de gestion vidéo comme ceux de 3VR, Genetec et Milestone, et fonctionner avec les plates-formes, systèmes d’exploitation et réseaux les plus répandus.

Vers une architecture multiniveau présentée comme un seul système de fichiers

La mise en œuvre d’une infrastructure de stockage multiniveau et intelligente constitue la meilleure approche pour gérer les données vidéo. Une architecture multiniveau assurant le stockage sur des disques hautes performances, des disques capacitifs, des bandes et dans le Cloud présentée comme un système de fichiers permet de conserver les fichiers vidéo pendant de longues périodes, moyennant un bon rapport coût-efficacité, et de les restituer rapidement et facilement en vue d’analyses lorsque cela est nécessaire, puisque le système gère le transfert des données entre les niveaux et que les métadonnées restent intactes.

Comme je l’ai déjà fait remarquer, l’industrie de la surveillance est en train de changer. Le nombre de caméras augmente, les fichiers vidéo deviennent plus volumineux avec le déploiement de caméras haute définition, les durées de rétention s’allongent et les analyses en temps réel se font plus sophistiquées. Répondre aux besoins de stockage de ce secteur en mutation requiert une infrastructure de stockage très performante, évolutive et multi-niveau pour protéger les personnes et les biens et créer un maximum de valeur ajoutée à partir des données vidéo.

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