Plus d’un tiers des français pensent changer leurs habitudes de connexion avec Facebook

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Suite au scandale Facebook Cambridge Analytica, l’étude réalisée par Ping Identity montre que plus d’un tiers des français vont changer leurs habitudes pour se connecter à des services en ligne via Facebook.

Le scandale Facebook Cambridge Analytica de ce début d’année 2018 a mis en lumière le partage des données personnelles de 87 millions d’utilisateurs Facebook à la société Cambridge Analytica (CA), informations ayant servi à influencer les intentions de votes en faveur d’hommes politiques.

En cette fin d’année 2018, Ping Identity fait le bilan et publie les résultats d’un sondage adressé aux consommateurs pour savoir si les habitudes de connexion ont changé depuis ce fameux scandale.

Une forte utilisation des réseaux sociaux

74% des français interrogés disent utiliser les réseaux sociaux au moins une fois par jour contre 67% d’allemands et 75% d’anglais. Avec une telle utilisation des réseaux, le scandale Facebook Cambridge Analytica a-t-il fait réagir les utilisateurs de Facebook ? Et si oui, quels changements ont été opérés depuis ?

Les français changeront leur façon de se connecter à des services en ligne

A la question : « Pensez-vous changer votre façon vos connexions via les réseaux sociaux à des services en ligne depuis le scandale Facebook-Cambridge Analytica ? », plus d’un tiers des français interrogés (31%) répondent oui contre 28 % d’allemands et d’anglais.

Mais alors, de quelle façon les français vont-ils s’y prendre pour changer leur mode de connexion à des services en ligne ?

41% de français pensent arrêter de se connecter à Facebook, 24% disent arrêter d’utiliser une application tierce pour se connecter, 24% pensent réduire leur utilisation d’application tierce pour se connecter et enfin 10% pensent ne plus utiliser Facebook du tout dans le futur.

Des changements déjà opérés

Les français restent ceux qui ont le moins changé leur façon de protéger leurs informations personnelles avec 40% contre 46% d’allemands et 50% d’anglais.

Mais paradoxalement, les français sont les plus concernés par la protection de leurs données. En effet, à la question « Vous sentez-vous plus ou moins concerné par la protection de vos données que vous ne l’étiez un an auparavant ? » 56% répondent se sentir plus concernés contre 45% d’allemands et 54% d’anglais.

Et vous, envisagez-vous de changer votre façon de vous connecter ?


Guillaume Garbey, Directeur France de Varonis, spécialiste de la gouvernance et de la sécurité des données, vous propose son commentaire sur la nouvelle faille de données d’utilisateurs Facebook –  les photos de millions de compte utilisateurs exposés à des développeurs tiers :

« Les groupements de consommateurs et les défenseurs de la vie privée ont perdu confiance en Facebook et leurs préoccupations sont tout à fait compréhensibles. Le réseau social prend l’eau de toutes parts ! D’abord Cambridge Analytica et maintenant une API défectueuse qui laisse échapper des millions de photos personnelles (6,8 millions exactement). Tant que les internautes ne changeront pas leurs habitudes, cela se reproduira… Les utilisateurs doivent tout simplement prendre conscience que leurs informations ne sont pas protégées sur les réseaux sociaux. Cela signifie que les informations qui ont été mises en ligne, ont de fortes chances d’avoir été compromises, ou qu’elles le seront un jour. Et que désormais, pour garder des informations privées, il suffit de ne les garder pour soi… 

Non seulement Facebook – cela ne vaut pas uniquement pour Facebook – expose les données à des personnes malveillantes, mais le réseau social les expose également aux développeurs d’applications. « Confier » ses données à Facebook, signifie les exposer à toute entreprise utilisant une API Facebook – c’est à dire à un énorme écosystème, qui inclut malheureusement des personnes malveillantes. Cette énième révélation sur Facebook fera probablement progresser les efforts de réforme de la protection de la vie privée, qui sont déjà bien avancées.

Est-ce que cela signifie pour autant que nous ne devrions plus utiliser Facebook et d’autres applications de réseaux sociaux ? Peut-être. Mais la réalité est que si l’on ne se déconnecte pas du réseau, et qu’on ne ferme pas son compte, il y aura toujours des informations personnelles qui seront recueillies et éventuellement divulguées. Quitter Facebook n’empêchera pour autant pas la fuite de ses données…

Si l’on ne souhaite pas que les photos de son téléphone soient rendues publiques, il faut malheureusement prendre beaucoup de dispositions : ne pas connecter son téléphone à iCloud, ne pas avoir l’application Facebook active sur son téléphone, etc. Rappelons toutefois que Facebook n’est pas la cause de tous les risques, le problème vient souvent des applications liées. Sans nécessairement supprimer Facebook, le plus simple tient souvent dans le fait de ne pas publier de contenus, que l’on ne soit pas partager avec le monde entier. » 

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