Negative SEO : Le phénomène Black Hat qui inquiète

9
137

Le Negative SEO n’est plus un mythe mais bien une réalité, ensemble de techniques Black Hat visant à attaquer le référencement d’un concurrent, largement pointé du doigt par les différents spécialistes du SEO. Explication sur une nouvelle tendance qui inquiète.

Avez-vous déjà entendu parlé du Negative SEO (ou NSEO) ? Surement si vous êtes dans le milieu du Web. Il s’agit d’un ensemble des techniques plus ou moins propres qui permettent de nuire voir de détruire le référencement naturel d’autres sites Web concurrents. UnderNews a décidé d’en parler car le phénomène prend de l’ampleur et que seule l’information peut pousser les administrateurs de sites à découvrir la pratique et à s’en protéger.

nseo-punishment

Cela a été rendu possible par les multiples filtres récemment appliqués par le géant de la recherche Google à son algorithme de classement. En effet, les multiples filtres visant à pénaliser les sites utilisant des méthodes Black Hat pour remonter dans les résultats de la première page ont été exploités afin de les retourner contre des sites “propres”. Et tant que Google domine le marché de la recherche, le phénomène est amplifié et peut faire des dégâts… d’autant plus que l’activité devient assez tendance dans les bas fonds du Net.

Des conséquences pouvant être graves pour les victimes

Lorsque c’est le site d’une entreprise à la tête d’un business en ligne qui est touché par une campagne de Negative SEO, l’impact peut être désastreux pour elle. En effet, de telles attaques peuvent entraîner des pénalité de longue durée voir même un déréférencement dans les cas les plus extrêmes. Inutile alors de préciser que l’entreprise essuiera des pertes colossale de chiffre d’affaire si cela venait à se produire.

L’objectif de cet article n’est clairement pas de donner des mauvaises idées ou des techniques Black Hat (les référenceurs ayant un minimum de morale ne les utilisent pas),  mais surtout d’avoir un éventail de techniques bien réelles et vérifiées qui peuvent entraîner du NSEO. Avec ceci, vous  pourrez plus facilement surveiller vos site et vous prémunir contre certaines techniques malheureusement de plus en plus courantes.

Rappels et concept

Pour appréhender cet article, il faut tout d’abord connaître et être conscient des principales pénalités SEO que Google peut attribuer à un site ne respectant pas ses fameuses guidelines :

  • Google Panda symbolisant la lutte contre les contenus dupliqués ou sur-optimisés ;
  • Google Penguin en guerre contre le netlinking abusif et non “naturel” ;
  • Page Layout contre les publicités trop nombreuses au-dessus de la ligne de flottaison ;
  • Google Pirate s’attaquant aux sites illégaux ayant beaucoup de plaintes DMCA ;
  • Lutte contre les Exact Match Domains (EMD), ces noms de domaine à rallonge remplis de mots-clés ;
  • Blocage des sites jugés malveillants, infectés par des éléments à risque ;
  • Toutes les pénalités plus anciennes dues au cloaking, aux fermes de liens, au spamdexing, etc.

Ce sont autant de leviers à exploiter pour retourner l’effet bénéfique vers une cible potentielle : on en arrive alors au NSEO. 3 techniques se distinguent en haut du podium et nous allons les présenter ci-dessous.

Negative SEO via contenu dupliqué

Cette technique commence à être largement connue et a été vérifiée via diverses expériences par des professionnels du SEO. Mettez-vous deux secondes dans la tête d’une personne malveillante : puisque Google peut pénaliser le contenu dupliqué, il est possible de dupliquer le contenu d’un site cible pour pénaliser son référencement. Google prétend pourtant que son moteur sait récompenser l’antériorité d’un contenu mais cela s’avère le plus souvent faux. “C’est le site avec la plus grande autorité qui passe souvent devant”, affirme le référenceur indépendant Aurélien Delefosse.

Une expérience symbolique a été menée par deux référenceurs afin de prouver l’efficacité : la page d’accueil du blog de Matt Cutts, le pilier de la lutte anti-spam de Google a été était copiée intégralement après cloacking puis largement diffusée un peu partout sur la Toile. Le résultat ne s’est pas fait attendre : la page d’accueil du site a finit par disparaître totalement des résultats sur Google.fr ! Si vous souhaitez en apprendre plus sur l’expérience, rendez-vous sur le site où Paul Sanches en parle.

Pour le moment, il semble impossible de prévoir le temps pendant lequel la technique agira. Mais il est certain que la page dont le contenu a été copié descend en flèche dans les pages de résultats, avec des dizaines de positions perdues à la clé. Pour que cela fonctionne, il faut que l’autorité du site cible soit moindre par rapport aux sites où le contenu se retrouve dupliqué.

Negative SEO via redirection 301

Voila une autre exploitation possible du détournement des faiblesses des filtres Google. La chose a bien comprendre est basique : une redirection 301 a le pouvoir de transmettre une pénalité infligée à un site. Du coup, des possibilités s’offrent…

Technique redoutable si le site visé et le site pénalisé se trouvent dans le même domaine (en concurrence donc). En effet, la pénalité agit sur des mots-clé précis autour de la thématique principale d’un site. Il serait inutile donc de rediriger un site traitant d’un sujet A vers un site spécialisé dans un sujet B. Il faut deux A ou deux B pour que cela fonctionne.

Bien entendu, encore faut-il être certain de la présence d’une pénalité sur le site à rediriger, sinon, ça serait avantager l’autre !

Negative SEO via liens toxiques

Nous voila au cœur du NSEO, avec cette technique exploitée actuellement par certains concurrents peu scrupuleux, surtout dans des domaines très concurrentiels et rémunérateurs (secteur bancaire & trading, cigarette électronique, poker & jeux en ligne, rencontre & adulte, etc).

Il s’agit là d’exploiter la pénalité Google Penguin en créant massivement des liens de faible qualité et sur des ancres sur-optimisées ou à tendance litigieuse afin de déclencher une pénalité sur un site cible. Là aussi, des cas réels sont bien avérés et l’efficacité varie en fonction du TrustRank de la cible. Un site jeune et ne possédant pas beaucoup de backlinks et de notoriété sera une cible idéale pour ce genre d’attaque.

Au final, les gros sites ne sont pas exposés au NSEO.

La rentabilité d’une telle technique peu être floue mais quand on voit que certains packs entre 5 et 20 dollars apparaissent en masse sur des sites spécialisés, on se rend compte finalement que cela peut être très rentable.

Mais que fait Google ?

Sur une page de son support officiel, Google explique : “Nous nous efforçons d’empêcher les autres webmasters de nuire à votre classement ou de faire supprimer votre site de notre index“.

Le discours du géant reste flou et négatif tout en étant forcé tant bien que mal à admettre une possibilité d’existence du Negative SEO. Seule la sacro-sainte qualité des résultats de recherche est mise en avant, peu importe les conséquences négatives possibles. Visiblement, il ne faut pas compter sur lui pour aider. Seule chose notable mis en place : un espace permettant de désavoués des liens entrant indésirables via l’interface de Google Webmaster Tools. Un sacré travail pour un administrateur si le site ciblé a subit une attaque importante ! Il faudra pourtant s’y coller, sans garantie de résultat bien entendu…

Comment se prémunir contre le Negative SEO ?

Il est difficile de lutter contre de telles techniques, surtout que leur détection implique une surveillance constante. Mais il est cependant possible de limiter les risques en augmentant régulièrement la notoriété d’un site via les réseaux sociaux, avoir un site sécurisé au maximum (pas d’injection de code possible), utiliser un fichier htaccess bien configuré pour éviter les détournements, obtenir un PageRank minimum pour combattre les contenus dupliqués, utiliser des outils en ligne afin de détecter une arrivée massive de liens toxiques ou de contenus dupliqués, etc.

A noter que le sujet est très vaste et que plusieurs autres techniques existes, non citées dans cet article. Elles n’en sont pas moins dangereuses pour autant ! Imaginez les dégâts possible si un pirate injecte du code malveillant à votre insu sur votre site et qu’il est blacklisté pour raisons de sécurité… De plus, les services spécialisés dans le NSEO commencent à fleurir sur Internet, ce qui ne va pas arranger les choses.

En conclusion, gardez en tête qu’il est très difficile de lutter contre ce genre de comportements frauduleux liés au Negative SEO aujourd’hui et que cela requiert des connaissances non négligeables en développement Web et référencement.

A moins bien entendu que Google change de tactique, mais rien n’est moins sûr ! C’est le revers de la médaille en quelques sortes : à trop vouloir sanctionner, les bons sites finissent par en pâtir… triste réalité.

 

Crédits images : Flickr, Xanthi Syrakou, Flickr, Sean MacEntee
Source : JDN

9 Commentaires

  1. pauv’ Gnome il à même pas de lien alors que c’est lui qui à toutcomprendu !!!

    J’ai pas mis de lien dans mon commentaire, du coup j’offre mon lien pour Aurélien D, merci pour lui 😉

    ps : de toutes façons y a mon pote Boxe qui va t’écrire un email

Les commentaires sont fermés.