Suicide d’Amanda Todd : Les Anonymous victimes de remontrances après diffusion d’un suspect

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Amanda Todd, 15 ans, s’est suicidée mercredi dernier au Canada après avoir été harcelée sur Internet durant trois ans et avoir sombré dans la dépression. Les Anonymous se sont emparés de l’affaire, en menant leur enquête et en divulguant le nom du harceleur présumé. Seulement, il est possible qu’ils se soient trompés. Sont-ils allés trop loin ?

Pour rappel, la lycéenne était âgée de 12 ans quand elle a fait la rencontre d’un homme sur internet. Ce dernier lui a demandé à plusieurs reprises de lui montrer ses seins grâce à la webcam. Cette dernière s’était exécutée et l’homme l’a pris en photo. Il a diffusé les images sur une page Facebook que toutes les connaissances de la jeune fille peuvent voir. 

Traumatisée, Amanda Todd a changé d’école à de nombreuses reprises pour fuir son harceleur mais ce dernier l’a toujours retrouvée pour envoyer les photos d’elle à ses nouveaux camarades de classe. Cette histoire est allée si loin que la lycéenne a été victime d’une agression par un groupe de filles du même âge devant son école. Elle a, par la suite, sombré dans la dépression prenant drogues et alcool et tentant plusieurs fois de se suicider.

C’est alors qu’elle a décidé de publier une vidéo de neuf minutes sur You Tube :

[youtube vOHXGNx-E7E nolink]

Le 10 octobre, elle est retrouvée morte à son domicile. Depuis, plus de vingt enquêteurs traquent le harceleur d’Amanda Todd. Mais ces derniers ont donc été pris de vitesse par Anonymous qui, lundi soir, a affiché sur une vidéo un message : « cette abomination va être punie ». L’homme s’appellerait Kody Maxson et aurait 32 ans. Il aurait même publié des photos d’Amanda Todd sur des sites pédophiles. 

Or cet homme se défend, et dément tout cela… Les Anonymous ont très bien pu se tromper !

«Le système n’est pas censé condamner quelqu’un sans poursuites officielles. Il n’est pas censé être juge, jury et bourreau sur la place publique. Nous avons un système judiciaire. Il doit fonctionner et il fonctionne», a condamné un avocat canadien sur la chaîne CBC.

La présomption d’innocence existe, elle ne doit en aucun cas être bafouée. Ce n’est pas aux Anonymous de jeter quelqu’un en pâture à la vindicte populaire. La seule chose que cela entraînerait, c’est la création de milices privées, ou l’organisation d’expéditions punitives. C’est hors de question.

Le suicide de l’adolescente a propagé une onde de choc au Canada. La vidéo a été vue par des millions de personnes sur YouTube. Sur Twitter, le mot-clé RIPAmanda a été largement repris, alors que sur Facebook un groupe rassemble à ce jour près de 900.000 personnes. Sa mort a notamment relancé au Canada le débat sur la «cyber-intimidation». La première ministre de la province de Colombie-Britannique, Christy Clark, a même lancé l’idée d’engager une discussion nationale sur l’opportunité d’en faire un délit puni par la loi.

La vidéo des Anonymous concernant le suspect a été retirée du portail vidéo YouTube car considérée non conforme aux règles d’utilisation et de diffusion.

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