Statistiques : La demande mondiale en VPN en forte augmentation

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On assiste à un phénomène global : les internautes du monde entier semblent vouloir améliorer leur confidentialité en ligne et se protéger (eux et leurs données) de l’espionnage externe de toutes sortes. Voici une analyse édifiante sur l’évolution des recherches sur le terme “vpn” ces dernières années dans le monde.

Sur les cinq dernières années, on peut très bien voir sur cette courbe extraite de Google Trends que les recherches sur le terme “VPN” ne cessent de croître chaque année, avec un pic record phénoménal durant ces derniers mois. Et à la vue de l’actualité, il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin les raisons de ce attrait soudain pour la protection en ligne…

Recherche terme "vpn" dans le monde sur 5 ans
Source : Google Trends (https://trends.google.fr/trends/explore?q=vpn)

Dans de nombreux pays, les internaute prennent conscience des risques importants pour leur vie privée et la sécurité de leurs données en ligne : cyberattaques en tout genre, non respect de la vie privée et exploitation des données personnelles des géants commerciaux du Web ou encore espionnage massif des gouvernements. Du coup, de nombreuses personnes cherchent des solutions pour se protéger et diminuer l’impact des revers qu’engendrent Internet. C’est surtout cela qui a entraîné une explosion de l’utilisation des VPN. Si vous n’êtes pas encore équipé, n’hésitez pas à consulter notre grand comparatif de fournisseurs VPN ici.

Le boom du VPN par pays

Récemment, plusieurs pays ont vu bondir les demandent pour ce type d’équipement permettant de protéger activement et soit-même si vie privée, tout du moins si le VPN en question est bien configuré et utilisé… Voici des cas concrets pour certains pays avec des courbes liées aux recherches du terme “vpn” en forte progression.

Le cas de l’Australie

Depuis octobre 2015, tous les fournisseurs de communications australiens (téléphonie, FAI, etc), étaient tenus par la loi de collecter et de stocker des métadonnées appartenant à leurs clients. Ces données doivent être conservées pendant deux ans et comprennent une grande quantité de données personnelles. Un véritable trou noir orchestré par le gouvernement pour les données des internautes australiens !

En somme, ce sont tous les appels téléphoniques, les communications électroniques en tout genre et les messages texte, ainsi que l’activité sur internet et les données de géolocalisation des smartphones, qui doivent être enregistrés et stockés pour un longue période de 2 ans. Bien entendu, ces informations sont ensuite accessible par mandat et de nombreuses organisations gouvernementale et affiliées peuvent y piocher (la liste des organismes bénéficiaires peut être élargie par l’autorité en cas de besoin sans aucune demande spécifique).

Même si la loi est passée en 2015, il se trouve que les entreprises australiennes avaient jusqu’au 13 avril 2017 pour mettre en place leurs systèmes de collecte de métadonnées. Et la chose n’est pas passée inaperçue dans les médias nationaux et a considérablement boosté la demande en VPN, comme le prouve la courbe des recherches :

Source : Google Trends (https://trends.google.fr/trends/explore?q=vpn)

Le 13 avril 2017 australien a été surnommé à cette occasion le “National ‘Get A VPN’’Day!“.

Le régime actuel sur la conservation des données est très envahissant pour la vie privée des citoyens australiens. Tout au long du processus, ce gouvernement n’a pas réussi à établir s’il était nécessaire ou proportionné“, a déclaré Tim Singleton Norton, président de Digital Rights Watch. “Ne jouez pas avec votre vie privée en ligne et votre sécurité, agissez maintenant ! Le droit à la vie privée et à la sécurité est indispensable à toute conception moderne de la liberté. C’est pourquoi vous devriez commencer dès maintenant à utiliser un service VPN si vous êtes un citoyen australien ou si vous allez visiter l’Australie dans le futur.

Le cas des Etat-Unis

Aux USA, la plus grosse hausse concernant la demande de VPN se trouve entre le 26 mars et le 1er avril 2017. La raison à cela ? C’est simple. Il s’agit de la période où le Sénat américain sous l’impulsion du nouveau président américain Donald Trump a voté un décret mettant fin à la protection des données personnelles des citoyens américains : le décret autorise en effet tous les FAI et opérateur télécoms du pays à revendre les données de géolocalisation, les informations et l’historique de navigation de leurs clients à des annonceurs et autres entreprises partenaires !

Ci-dessous, voici l’effet immédiat que cela a déclenché chez les internautes américains tentant de trouver une solution pour se protéger face à l’espionnage massif et à la commercialisation à outrance de leurs données personnelles privées :

En effet, les VPN sont dans le cas présent le meilleur moyen de protection puisque le trafic Web que accessible aux FAI serait alors totalement chiffré et hors d’atteinte.

Au début de ce mois-ci, le président Trump et le Congrès ont effectivement accordé aux FAI le feu vert pour vendre ou partager les historiques de navigation web détaillés des clients et les données de géolocalisation avec les annonceurs et les entreprises partenaires.

Le cas de la France

L’État d’Urgence proclamé le 13 novembre 2015 après les attentats en France et prolongé 5 fois (et probablement une sixième fois bientôt par Emmanuel Macron jusqu’en novembre 2017) contre l’avis du Conseil d’État qui voit en ce dispositif de longue durée un menace des libertés individuelles à cause des nombreux pouvoirs dérogatoires pour l’État. Ces inquiétudes ont été relayées par la presse et ont fait grandement débat. Aussi, en France, la demande en faveur des VPN augmente régulièrement, avec toutefois un pic à fin novembre 2016 :

La situation en France est plus préoccupante qu’en Australie finalement, étant donné que la récente Loi sur le renseignement, couplée à l’État d’Urgence permanent, ont conduit à un niveau de surveillance global largement accru. Les FAI et télécoms ont été forcées d’installer des « boîtes noires » conçues pour avertir les autorités des comportements suspects en plus d’enregistrer la quasi-totalité de l’activité en ligne des internautes français. Les métadonnées sont quant à elles conservées jusqu’à 5 ans !

On remarque un important pic d’intérêt des citoyens français pour les VPN aux alentours de fin novembre 2016.

Conclusion

Notons que globalement dans le monde, à chaque fois qu’une crise étroitement liée à l’informatique et touchant à la sécurité des données personnelles ou à la vie privée en ligne (souvent relayée par la presse nationale) fait la Une des médias, la demande en VPN (payants ou gratuits) explose alors peu de temps après.

La plupart des gens n’apportent pas l’importance qu’il faudrait à leur vie privée ou se résignent rapidement. Mais lorsque l’information arrivent aux oreilles de la masse par le biais des alertes médiatiques, un petit pourcentage réagit et tente de trouver des solutions pour se protéger de l’espionnage, qu’il soit effectué par les géants du Net tels que Facebook, Microsoft ou Google ou par les gouvernements qui ne cessent de restreindre les libertés à des fins opaques de lutte contre le terrorisme. D’ailleurs, notons que le fossé entre les citoyens et leurs représentants politiques ne cesse de se creuser au fil du temps concernant le débat tournant autours du respect de la vie privée en général.

De nombreux pays ne sont pas présents dans cette analyse, mais on pourrait tout à fait en ajouter de nombreux ayant des restrictions.

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