Piratage – Doctolib victime d’une fuite de données

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La plateforme de prise de rendez-vous médicaux Doctolib a annoncé avoir été victime d’un piratage. Un attaquant est parvenu à accéder aux données administratives de 6 218 rendez-vous le mardi 21 juillet.

Selon toute vraisemblance, la vulnérabilité (comblée depuis) concernerait l’API, à savoir l’interface de programmation logicielle, utilisée par des logiciels tiers afin de s’interconnecter avec les systèmes de Doctolib. Doctolib précise qu’aucun mot de passe n’a été piraté, et qu’aucune donnée médicale n’a pu être exploitée. Parmi les informations concernées, on retrouve le nom, le prénom, le sexe, le numéro de téléphone et l’adresse e-mail du patient, sans oublier la date de rendez-vous, le nom et la spécialité du professionnel de santé concerné par le rendez-vous en question.

Dans son communiqué, Doctolib explique :

« Ce mardi 21 juillet, notre équipe sécurité a détecté et stoppé un acte malveillant contre Doctolib, qui a permis d’accéder illégalement aux informations administratives de 6 128 rendez-vous. Aucune donnée médicale n’a pu être lue : aucun motif de rendez-vous, aucun document médical, aucune information relative au dossier médical des patients n’a été concerné ».

Doctolib précise également que cette attaque a été réalisée sur des rendez-vous pris via des logiciels tiers, utilisés par certains professionnels de santé, et qui sont connectés à Doctolib. Le groupe annonce avoir déposé une plainte, et fait le nécessaire auprès de la CNIL. Rappelons que Doctolib collabore avec 135 000 professionnels et 3 000 établissements de santé, et que la plateforme enregistre chaque mois plus de 60 millions de visites de patients.

Ci-dessous, la réaction de Laurie Mercer, Ingénieur Responsable des Ventes EMEA chez HackerOne, un spécialiste de la sécurité collaborative :

“Le paysage technologique émergent se caractérise par un recours massif aux applications mobiles, aux API interconnectées hébergées dans le cloud et par une fréquence croissante des mises à jour du code des logiciels. Dans les écosystèmes technologiques interconnectés et soumis à une nécessité d’évolution rapide, vitesse et sécurité sont étroitement liées, mais le besoin de vitesse ne doit pas remettre en cause l’impératif de sécurité, en particulier dans des secteurs aussi essentiels que la santé. Les cybercriminels sondent en permanence les sites web et les API (interfaces de programmation logicielles). Des tests de sécurité doivent être effectués en continu pour rester au niveau de sécurité adéquat. Ces tests passent par l’approche DevOps, la vérification de la sécurité des hébergements dans le cloud et par les programmes de Bug Bounty publics. Les systèmes sont de plus en plus interconnectés et le niveau de la sécurité assurée par des tiers, ainsi que la qualité des API qui relient les systèmes entre eux, participent à la sécurisation de l’ensemble de l’écosystème et des données personnelles des utilisateurs et des clients. La transparence, l’ouverture et la collaboration contribuent à instaurer la confiance à l’ère de la responsabilité partagée”.