Net : forte hausse du piratage constatée

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Les attaques ont progressé de 29% en 2011.

C’est une guerre de l’ombre qui prend chaque année de l’ampleur. Selon nos informations, les actes de cybercriminalité touchant les entreprises et les particuliers ont progressé de 29% en 2011 en France. Les attaques informatiques, qui étaient au nombre de 5000 environ en 2010, devraient passer à 6500 environ à la fin de l’année. Ces chiffres vont être affinés et seront publiés en janvier par le ministère de l’Intérieur.

L’année 2011 a en effet été marquée par plusieurs attaques spectaculaires. Tout d’abord les services de Bercy ont été attaqués en mars par des pirates qui visaient les informations relatives à la présidence française du G20 et à son organisation, ainsi que des informations concernant la politique financière extérieure de la France. Cet automne, c’est un groupe de hackeurs anonymes qui a piraté le site de l’UMP et publié des données personnelles sur les élus du parti majoritaire. Côté entreprises, l’attaque la plus spectaculaire est celle qui a frappé, à la fin de l’été, plusieurs grands groupes dont la Scor et Quick. Des pirates ont ainsi réussi à falsifier les adresses de patrons et à envoyer des mails aux services comptabilité de leurs entreprises avec des demandes de virements allant jusqu’à 798.000 euros.

Une lutte intensifiée

« Nous arrivons à cette hausse de 29% des cyberattaques en 2011, qui ne recouvre pas les fraudes aux cartes bancaires, en additionnant les plaintes déposées depuis le début d’année, explique une source au ministère de l’Intérieur. Mais cette statistique ne représente environ que 10% de la réalité. » La majorité des entreprises victimes d’une cyberattaque ne s’en rendent en effet pas compte car elles n’ont pas de systèmes de pare-feu assez puissants ou prennent encore trop souvent le parti de ne pas signaler la cyberattaque pour des raisons d’image. Les statistiques disent que les seules attaques sur les entreprises françaises ont progressé de 26% en deux ans.

Au niveau du gouvernement, on refuse de sombrer dans le pessimisme. On rappelle que les effectifs de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) vont tripler entre 2011 et 2012 et que cette agence de lutte contre la cybercriminalité a un budget de 90 millions d’euros par an.«En matière de sécurité économique, il y a une course permanente entre le glaive et le bouclier, comme pour la délinquance classique, indique Olivier Buquen, délégué interministériel à l’intelligence économique. De plus en plus d’entreprises ont compris qu’il fallait se défendre avec une logique de coffre-fort : mettre un maximum de moyens pour isoler et protéger ses informations sensibles dans un lieu inviolable. »

 

Source : Le Figaro

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