Le fondateur de Liberty Reserve arrêté et inculpé pour le blanchiment de 6 milliards de dollars

4
129

Coup dur pour la monnaie virtuelle indépendante. Le fondateur du moyen de paiement électronique Liberty Reserve, Arthur Budovsky Belanchkuk, a été arrêté. L’action sonne t-elle la fin du service ?

Le fondateur du système de la monnaie numérique Liberty Reserve a été inculpé aux Etats-Unis avec six autres personnes dans un système de blanchiment d’argent de près de 6 milliards de dollars,  ce que les autorités citent comme a plus grande affaire de blanchiment d’argent international.

Liberty-Reserve

Il est important de rappeler le contexte du service. Liberty Reserve était très prisé chez les cybercriminels et aujourd’hui, le monde entier du Black Market prend une terrible claque avec la fin brutale du service.

Surnommé le « centre financier du cyber-crime underground »par les autorités, Liberty Reserve avait plus d’un million d’utilisateurs dans le monde et a traité plus de 12 millions de transactions par an. Le service de blanchiment d’argent mis en place a favorisé les cardeurs, les pirates informatiques et autres cybercriminels de l’underground numérique qui l’ont  utilisé pour transférer de l’argent partout dans le monde, sans effort et de façon anonyme. Selon l’acte d’accusation, Liberty Reserve a été utilisé pour blanchir plus de 6 milliards de dollars, bénéfices produits exclusivement par la criminalité. De quoi faire tourner les têtes…

Arthur Budovsky, un citoyen du Costa Rica d’origine ukrainienne, et fondateur du système de monnaie, a été arrêté en Espagne, vendredi dernier, tandis que d’autres ont été arrêtées au Costa Rica et à New York. La police du Costa Rica a également perquisitionné trois maisons et cinq entreprises liées à Liberty Reserve, selon l’Associated Press. Le site Liberty Reserve a été saisi et fermé, sa page d’accueil remplacée par un avis expliquant que le domaine a été saisi par les autorités.

liberty_reserve_Seized_domain

 

Arthur n’en était pas à sa première arrestation, les Etats-Unis l’ayant déjà poursuivi en 2011 dans le cadre du site GoldAge inc, un service semblable à Liberty Reserve. Lorsque l’enquête sur Shadowcrew a eu lieu en octobre 2004, avec l’arrêt du site de Black Market et l’arrestation de plus d’une douzaine de membres, le ministère de la Justice a porté son dévolu sur E-Gold, un autre site du même genre que Liberty Reserve, fondé par Douglas Jackson et fermé par les autorités en 2008.

Les personnes gravitant autour de lui qui ont été inculpées comprennent Kats Vladimir, Ahmed Yassine Abdelghani, Allan Esteban Hidalgo Jimenez, Azzeddine el Amine, Mark Marmilev et Maxim Chukharev. Les autorités disent que Katz a exploité Liberty Reserve avec Budovsky jusqu’à ce que les deux se soient brouillés en 2009.

Liberty Reserve ne nécessitait uniquement qu’une adresse mail valide afin d’ouvrir un compte et de pouvoir effectuer des transactions. Seule une redevance de 1% à chaque transaction était demandée, et offrait même de cacher le numéro de compte d’un utilisateur durant les transactions. Bien que le service avait des clients légitimes sous couvert de l’anonymat, il a attiré en majorité une large clientèle de l’underground, des cybercriminels endurcis qui se sont appuyés sur Liberty Reserve et les échangeurs de devises dans le but de transférer illégalement leur argent mal acquis dans le système financier.

Grâce aux efforts déployés par ses défendeurs, Liberty Reserve a émergé comme l’un des principaux moyens par lesquels les cyber-criminels à travers le monde pouvaient distribuer, stocker et blanchir le produit de leurs activités illicites“, ont indiqué les autorités dans l’acte d’accusation.

Le service aurait été favorisé par les cybercriminels et les mules qui ont participé au récent vol de 45 millions de dollars depuis deux banques du Moyen-Orient via le piratage de guichets automatiques et ensuite, procédé au blanchiment de l’argent récupéré. 

Les autorités expliquent que Budovsky a également commencé à déverser des millions de dollars sur les comptes bancaires de Liberty Reserve au Costa Rica qu’il a ensuite blanchi par le biais de sociétés écrans à Chypre, en Russie et à Hong Kong et d’autres pays. En bref, tout le monde savait que LR était fait uniquement dans ce but.

On peut imaginer la tête que doivent faire certains pirates ayant accumulé des dizaines de milliers de dollars sur LR et qui viennent de tout perdre du jour au lendemain. D’ailleurs, une vague de panique sévi actuellement sur la majorité des sites et forums undergrounds spécialisés.

 

Crédits image : Flickr, Tracy Olson

Les commentaires sont fermés.