Un expert en chiffrement Belge espionné par un malware sur-mesure

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Jean-Jacques Quisquater, expert belge du cryptage, a été espionné pendant des mois par un malware spécialement conçu pour son profil. La NSA ou le GCHQ seraient-ils derrière cela ?

Une vidéo relatant l’information a été publiée sur RTBF le 1er février 2014. Le spécialiste international en cryptographie Jean-Jacques Quisquater, un illustre chercheur belge qualifié de génie, professeur à l’UCL et expert internationalement reconnu de la protection des données, aurait été espionné à partir d’un logiciel espion découvert dans son ordinateur par la police belge. Il s’agit d’uncheval de Troie, un logiciel malveillant mis à jour lors de l’enquête sur le piratage de l’opérateur téléphonique Belgacom. La machine piégée aurait ainsi communiqué avec des espions pour le moment toujours “inconnus”.

“Les fichiers Snowden ne sont qu’une pointe de l’iceberg. Si ces gens m’espionnent moi, malgré mes connaissances de cryptographe, ils peuvent espionner tout le monde”, déclare le chercheur.

Jean-Jacques Quisquater a donc livré à son insu des milliers d’informations sur la manière dont les entreprises se protègent contre les pirates informatiques.

Le procureur fédéral en charge des enquêtes contre l’espionnage a confirmé qu’un dossier a été ouvert sur “l’affaire Quisquater”. C’est sans doute l’agence de sécurité nationale américaine NSA et le GCHQ, un service équivalent au Royaume-Uni, qui travaille la main dans la main avec la NSA, qui sont à l’origine de cet espionnage, mais pour l’instant les enquêteurs n’ont toujours pas pu remonter la source du piratage des clients Belgacom.

“La NSA veut à tout prix obtenir l’information dont l’Agence pense qu’elle peut l’aider à percer le blindage de communications sécurisées. C’était déjà leur mission dans les années cinquante, en pleine guerre froide. Mais ils ne se limitent pas à la guerre contre le terrorisme et captent tout ce qu’ils peuvent capter. La Belgique est trop naïve, elle n’est presque nulle part dans le cyberespace. Nous pensons que nous ne sommes pas en danger alors que nous abritons les institutions européennes, de grandes entreprises et des organisations internationales.”

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