Téléchargement illégal : 10 millions de français piratent régulièrement

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La Figaro vient de révéler les chiffres liés au piratage en ligne en France. Il s’avère stable depuis 2 ans : 10 millions d’internautes utilisent les sites de téléchargement direct, P2P ou encore streaming.

L’étude a été menée sur les 15 principaux sites francophone dédié au téléchargement illégal, et ce, sur le mois de mai 2015. Une chose est sûre, les efforts des autorités et d’Hadopi à l’encontre des services proposant du contenu illégal n’ont aucun effet sur l’audience, les internautes s’orientant simplement progressivement vers d’autres type de sites plus “discrets” : le P2P (BitTorrent en tête) est de plus en plus délaissé au bénéfice des sites de téléchargement direct (DDL) ou de streaming. A noter que 4 millions de français reste utilisateurs réguliers des réseau peer-to-peer.

Les ayants droit eux-même admettent maintenant à mots couverts qu’il existe une base incompressible de Français, qui trouveront toujours le moyen de pirater leurs œuvres.

Tête de liste pour le DDL

Le site pirate qui arrive en tête du classement n’est autre que Zone Telechargement, très actif depuis 2011. Le nom de domaine, déposé en 2010, renvoie vers une adresse à Nassau, aux Bahamas. Bien entendu, comme tous les sites de DLL, ce dernier n’héberge aucun fichier, mais renvoie simplement vers des services de stockages comme Uptobox, Uplea, 1fichier, Rapidgator, etc via des listes de liens directs (parfois protégés, cloackés, avec redirection & captcha).

Les statistiques publiée montrent que 3,5 millions de français l’on visité durant le mois de mai.

Des problèmes juridiques complexes

La lutte contre le piratage est longue et complexe. Entre s’attaquer aux internautes (Hadopi), aux administrateurs de sites illicites ou encore aux hébergeurs de fichiers, les autorités ont fort à faire… La fermeture de RapidShare ou de Megaupload a ralenti pendant une bref période le phénomène en brisant d’innombrables liens de téléchargement mais d’autres services les ont rapidement remplacés.

Idem pour les charges à l’encontre de certains administrateurs de sites de partage de liens : si la personne est en France ou peut être extradée, pas de problème pour la justice française. Mais dans le cas contraire, où l’administrateur se situe à l’étranger et dans un pays sans accord spécifique, la tâche s’avère irréalisable. Le récent exemple de Wawa Mania illustre parfaitement la chose ! Zac se trouve aux Philippines et continue de gérer son site pirate (et l’améliore même) alors qu’il vient d’être condamné à un an de prison ferme et 15 millions d’euros d’amende…

Idem pour les multiples saisies de nom de domaine exploité par le célèbre tracker torrent The Pirate Bay, le portail revient toujours à un autre endroit. Le cas est identique pour T411.

La chasse aux revenus publicitaires (identification, blocage et clôture des comptes PayPal par exemple) des sites illicites n’a portée ses fruits uniquement dans le cas des plus petits sites “amateurs” n’ayant pas de ressources. Et les alternatives sont là aussi nombreuses, le Bitcoin et autres monnaies virtuelles restent difficilement contrôlables.

Reste les blocages aux niveau des principaux FAI nationaux. La gestion de la liste est critique et complexe juridiquement, les sites se mettent toujours plus rapidement à jour que la liste officielle. Et ce blocage n’est en aucun cas un obstacle pour les pirates : les moyens de contournements face à ce type de blocage sont très simples…

De plus, la bataille se joue aussi du côté des requêtes DMCA (Digital Millennium Copyright Act) et les acteurs exercent une pression constante sur Google, le géant américain étant actuellement le moteur de recherche le plus utilisé. La censure de certains sites pirates dans les résultats de recherche est constante.

Bref, il y a encore du boulot et cette “guerre” n’est pas terminée.