Les e-books touchés durement par le piratage

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Une étude du spécialiste Youboox démontre que 50% des livres électroniques (e-books) disponibles sur le marché sont piratés et disponibles gratuitement sur le Web. De quoi impacter des ventes dont la tendance serait à la baisse.

Malgré les protections numériques mises en place par les éditeurs (DRM), le piratage ferait des ravages dans le secteur, un peu comme aux débuts de la musique en ligne.

Le site de streaming de ebooks Youbooks tire d’ailleurs une nouvelle fois le signal d’alarme. Selon une étude menée par ses soins, un livre numérique sur deux disponible en ligne est piraté. En résumé, sur 100 ouvrages audités téléchargeables sur les plates-formes françaises, 50 sont obtenus illégalement avec en premier lieu les bandes-dessinées (59%).

Le piratage des livres numériques ne touche pas seulement les best-sellers et les auteurs connus. L’ensemble des œuvres numériques est atteint et ce phénomène risque encore de s’amplifier si les acteurs du livre ne réagissent pas. Il faut rapidement donner aux éditeurs un moyen d’agir contre ce piratage pour éviter que cet usage ne s’installe. Tous les types de supports et formats sont concernés EPUB, DRM, PDF, etc. Les sites de téléchargement ne manquent pas et les réseaux peer to peer ont largement accéléré le phénomène.“, commente la plate-forme.

Le piratage est un coupable facile pour la “mafia du divertissement”

De quoi impacter les revenus émergents de ce secteur ? Selon Gfk, il s’est vendu en 2013 plus de 5 millions de livres électroniques, soit un chiffre d’affaires de 44 millions d’euros, en hausse annuelle de 110%. Mais selon les calculs de l’institut d’études et d’Edition Multimédia, la croissance déclinerait dès cette année : +70%, puis +53% entre 2014 et 2015 et +30,4% l’année suivante.

Un ralentissement à mettre sur le dos du piratage ? Pas seulement. Il faut d’abord rappeler que les éditeurs et les plates-formes de distribution appliquent parfois des règles sans queue ni tête : il n’est ainsi pas rare de payer plus cher un livre électronique que sa version papier… Un comble !

De plus, comme dans le secteur de la musique, les éditeurs semblent faire preuve de gourmandise coupable au risque de plomber un marché émergent. Et au lieu de rendre leur modèle économique plus attractif, le secteur préfère évidemment jouer au gendarme, multipliant des DRM qui n’ont jamais fait leurs preuves (notamment dans la musique) et qui limitent l’interopérabilité.

Quel est l’événement qui a “libéré” le marché de la musique en ligne ? La fin des verrous numériques sur les titres ou les albums achetés. L’édition ferait bien de s’en inspirer…

Le taux de piratage avancé par Youboox peut d’ailleurs être également remis en question. Selon selon le site Actuallité, spécialisé dans l’actualité de l’édition, la méthodologie de l’étude en question pose problème :

Il ne faut pas prendre l’étude au pied de la lettre : un panel d’une centaine de titres, alors que l’offre légale serait de plus de 100.000 livres numériques en France, ne saurait être représentatif de ce que le piratage peut réellement être. Par ailleurs, si un ouvrage sur deux est réellement disponible en version contrefaite, cela n’implique pas non plus que les utilisateurs puisent dans ce vivier“, souligne le site. 

Et de souligner que le SNE (syndicat de l’édition) assurait en 2013, que 14 % des lecteurs d’ebooks reconnaissaient avoir piraté un livre.

 

Source : ZDNet

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