Arras : Les gendarmes du web veillent

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À Arras, une cellule dédiée aux nouvelles technologies scrute attentivement ce qui se passe sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook. Interview avec l’adjudant Laurent Frappart, un de ces «­gendarmes du Web­».

Quels sont les comportements délictueux avec lesquels vous êtes le plus fréquemment confrontés sur Facebook­ ?

La plupart du temps, les affaires que nous suivons sont du registre de la diffamation, de l’atteinte au droit à l’image ou à l’usurpation d’identité. On enquête ainsi sur des pages Facebook aux intitulés intolérables par exemple.

Et les cas de violences aux personnes­ ?

Effectivement, il y en a aussi et en grand nombre­: on compte environ entre vingt et cinquante affaires de violence par an. C’est le cas des « ­happy slapping­ », ces vidéos où un élève se fait frapper et qui se retrouvent sur Facebook. On constate ces phénomènes surtout l’été ou en juin,­quand les comportements se relâchent. Il faut garder à l’esprit que ces comportements sont lourdement sanctionnés par la loi, pour celui qui commet, comme pour celui qui filme et ceux qui diffusent, aussi nombreux soient-ils.

Facebook est-il un lieu de chasse pour les pédophiles ?

Oui. Mais ce n’est pas là que se fait l’échange d’images pédo-pornographiques. En fait Facebook est un point d’accroche. Encore récemment, nous avons eu à traiter le cas d’une jeune fille qui s’était fait piéger. Un homme se fait passer pour un ado. De fil en aiguille, une certaine confiance s’instaure, jusqu’à ce que la jeune fille envoie par « ­tchat­ » des photos dans une posture qui la compromet. Et après c’est l’engrenage,­la mise en place d’un chantage à la diffusion de ces photos aux « ­amis­ » de la jeune fille sur Facebook pour obtenir d’autres photos.

Quel conseil donnez-vous aux parents­?

Ce qu’on conseille, c’est de toujours bien gérer l’utilisation du Web à la maison, d’établir une sorte de charte familiale. Il faudrait toujours que l’ordinateur soit dans un lieu commun et pas dans l’isolement de la chambre. Le but n’est pas de diaboliser Facebook, mais de dire aux parents que c’est comme la rue. C’est du bon sens. Personne ne laisserait son enfant s’y promener sans surveillance. C’est cela Facebook­: on y trouve de belles choses, mais la délinquance se l’est aussi approprié.

 

Source : Nord Éclair