Affaire Shelbin Conklin : TOR sert-il principalement à héberger des activités illicites ?

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Le réseau décentralisé d’anonymisation TOR sert-il uniquement à des activités peu illicites voire franchement criminelles ? L’affaire Shelby Conklin, actuellement sous les feux médiatiques aux Etats-Unis à la suite d’un Revenge Porn, pose clairement la question qui dérange.

Shelby Conlin, c’est le nom d’une jeune américaine qui s’est séparée il y a peu de son compagnon, une affaire privée sans importance jusqu’à ce que son ex décide de se venger en publiant des photos de Shelby dans des situations privées très compromettantes, un acte puni par la loi et que l’on qualifie communément sous le terme de Revenge Porn. Dans le cas présent, les images incriminées étaient hébergées sur le site Pink Meth, lui même basé sur le réseau TOR qui rend la recherche des sources numériques beaucoup plus compliquées pour les autorités.

Plutôt que de simplement s’attaquer directement à l’hébergeur clairement identifié, Shelby a porté plainte contre le réseau TOR lui-même, soupçonné en fait depuis quelques années de servir pour l’essentiel de couverture technologique à certains types de criminels (chantage à distance, revenge porn, pédopornographie, Deep Web, BlackMarket, etc) sous couvert de protéger l’anonymat des utilisateur. Et comme l’affaire se situe aux États-Unis, on ne s’étonnera pas que la somme demandée en compensation soit très élevée puisque l’on parle tout de même d’1 million de dollars en dommages et intérêts.

Il sera intéressant d’observer la réaction des administrateurs de TOR, même si l’on peut déjà prédire qu’à l’instar de Google avec la loi européenne sur le droit à l’oubli, le réseau pourrait se retrancher derrière le fait qu’il ne propose qu’un tuyau ultra-sécurisé et n’a pas à gérer le contenu qui y circule (ce qui se tient). Il serait ironique que sur ce point les dirigeants « libristes » de TOR adoptent finalement la même ligne de défense que celle de Google, le concurrent « honni » pour ses pratiques borderline de gestion des données personnelles.

 

Source : Kulture Geek