WikiLeaks ébranle la diplomatie mondiale !

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250.000 notes “confidentielles” sur la diplomatie américaine ont été mises en ligne.

WikiLeaks a encore frappé. Le site, fondé par le controversé Julian Assange et spécialisé dans la révélation de documents confidentiels, a révélé dimanche 250.000 notes “confidentielles”, émanant du département d’Etat américain. Elles ont été rendues publiques via quelques sites d’information, dont Le Monde. Le ministre italien des Affaires étrangères parle d’un “11-Septembre de la diplomatie mondiale”.

Des points de vue très directs sur certains dirigeants étrangers, des informations “sensibles” sur le terrorisme ou la prolifération nucléaire… Les documents divulgués par WikiLeaks et relayés par des journaux du monde entier n’étaient pas destinés au grand public. Et pour cause : il s’agit de notes du département d’Etat américain.

« Ces câbles montrent l’ampleur de l’espionnage mené par les États-Unis envers ses alliés et les Nations Unies ; fermant les yeux sur la corruption et les atteintes aux droits de l’homme dans les « États clients » ; les arrangements en coulisses avec des États soi-disant neutres ;le lobbying pour des sociétés américaines (…) », peut-on lire sur le site de Wikileaks qui indique que les documents seront diffusés au compte-goutte dans les prochains mois.

5 journaux et magazines (New York Times, The Guardian, Der Spiegel, Le Monde et El Pais) ont eu accès aux informations et commencé à livrer les premières révélations. Le journal Le Monde a décidé de relayer les informations pour ses lecteurs.

Sarkozy, un "roi nu"

Le ton employé dans ces télégrammes ne s’embarrasse pas de formules de politesse. Nicolas Sarkozy est ainsi traité de “roi nu”. Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, “elle craint le risque et se montre rarement créative”, selon l’ambassade américaine. Guido Westerwelle, son ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier, est pour sa part qualifié d'”incompétent, vain et anti-américain”. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est quant à lui comparé à Hitler.

Le président afghan, Hamid Karzai, est qualifié de “paranoïaque”. Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, est jugé isolé, mal informé et “entouré d’un cercle de conseillers qui le flattent mais le méprisent”. Taxé d'”inefficace” avec “un gros penchant pour la fête”, Silvio Berlusconi est aussi estimé trop proche de Vladimir Poutine.

Des missiles vers l'Europe ?

Nombreuses de ces notes traitent de l’Iran. Selon l’une d’entre elles, le pays a acquis auprès de la Corée du Nord des missiles pouvant atteindre l’Europe de l’Ouest. “La version nord-coréenne de ce missile de haute technologie, connu sous le nom de BM-25, peut transporter une ogive nucléaire”, affirme une note, ajoutant qu’il a une portée de plus de 3.000 km. “S’il est tiré depuis l’Iran, cette portée, théoriquement, permettrait à ses ogives d’atteindre des cibles aussi lointaines que l’Europe occidentale, notamment Berlin. S’ils sont tirés vers le nord-ouest, les ogives pourraient atteindre Moscou”.

L'Iran en ligne de mire

Toujours sur l’Iran, on apprend que le roi Abdallah d’Arabie saoudite a appelé les Etats-Unis à attaquer l’Iran pour mettre fin à son programme nucléaire, et conseillé aux Américains “de couper la tête du serpent”. Israël a également poussé à la fermeté en décembre 2009 les USA contre l’Iran, en affirmant que leur stratégie de négociation avec Téhéran “ne marchera pas”. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, pense pour sa part que des frappes militaires à l’encontre de l’Iran ne feraient que retarder “d’un à trois ans “sa quête de l’arme atomique.

Ces documents montrent que des donateurs saoudiens restent les principaux financiers d’organisations radicales comme Al Qaïda. Des agents du gouvernement chinois ont également mené une opération coordonnée d’attaques informatiques visant les Etats-Unis et leurs alliés.

L’implication de la Chine dans le piratage de Google serait confirmée

Le New-York Times dévoile ainsi que certains des câbles émis par l’ambassade américaine de Pékin confirment l’implication du Politburo chinois dans le piratage de Google et plusieurs entreprises américaines révélé début 2010. Selon l’informateur chinois qui a fourni ces informations, cette attaque s’inscrit dans une campagne menée par des agents gouvernementaux, des experts en sécurité et des hackers recrutés par les autorités chinoises. Des infiltrations ont été perpétrées depuis 2002 et ont visé non seulement des entreprises mais également les ordinateurs du gouvernement américain et de plusieurs autres pays occidentaux ainsi que le Dalai Lama.

Un militaire de 23 ans à l'origine de la fuite ?

Bradley Manning, un militaire américain de 23 ans, analyste au sein de l’unité de renseignement de l’US Army serait à l’origine de la fuite de ces câbles diplomatiques. Stationné en Irak, il a été arrêté au mois de mai après avoir été dénoncé par un ancien hacker (Adrian Lamo) auquel il avait confié ses actes lors d’échanges par messagerie instantanée et courriels. « Si vous aviez un accès sans précédent à des réseaux classifiés 14 heures par jour, 7 jours par semaine pendant plus de 8 mois, que feriez-vous ? » aurait écrit le jeune homme.

Outre les 260 000 mémos diplomatiques, Manning a avoué être l’auteur de la fuite de la vidéo datée de 2007 et diffusée par Wikileaks en avril dernier où l’on voit un hélicoptère de l’armée américaine mitrailler plusieurs civils à Bagdad. Il a été inculpé et risque 52 ans de prison. Wikileaks n’a jamais confirmé son implication mais lui a apporté son soutien.

Hier soir, WIKILEAKS.ORG et OWNI.FR n’étaient plus accessibles. Ce matin, tout semble redevenu normal…

 

Sources : Clubic, Europe 1

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