Le FIC 2013 c’est fini – Bilan sur la cyber-sécurité

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Après les deux jours de débats et de conférences qui se sont tenus à Lille Grand Palais pour le 5ème Forum International sur la Cybercriminalité (FIC 2013), il convient d’en tirer un bilan. Au-delà des déclarations de bonnes intentions et des promesses d’actions à venir, il y a eu confirmation d’une réelle prise de conscience.

Avec plus de 40 nationalités représentées, plus de 2000 personnes présentes, des salles de conférence pleines, il faut d’abord rendre hommage au succès de la manifestation qui a réussi à faire du FIC un rendez-vous où tout le monde de la sécurité est présent sans la dimension commerciale exacerbée caractérisant d’autres manifestations du même type.

L’aspect généraliste de la manifestation y est peut être pour quelque chose. Pourtant, même des sujets arides comme la sécurisation des systèmes industriels ou l’intégration de la sécurité dans les processus de développement d’applications ont fait le plein démontrant par là que la prise de conscience des problématiques de la cybersécurité est une réalité. D’ailleurs le niveau des débats visait souvent les spécialistes du domaine.

Bonnes intentions et effets d’annonce

Sur les sujets touchant plus à la sphère politique, on a une fois de plus un peu revu l’étalage de bonnes intentions. Une table ronde en particulier sur la mise en œuvre d’une véritable politique industrielle dans le domaine de la cybersécurité, qui en a laissé plus d’un sur sa faim, où bonnes intentions et crise d’autosatisfaction sur les « opportunités » et la « place que devrait tenir les industriels français » dans le domaine se conjuguaient aux vides des investissements si ce n’est, étonnamment pour des industriels, de demander une action plus vigoureuse de l’État.

Par ailleurs, si la présence de trois ministres passe le message que la question est importante pour le gouvernement actuel, cela s’est aussi limité à des effets d’annonce d’une politique qui devrait être plus coercitive ou, tout du moins, plus régulée si l’on en croit la déclaration finale de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, lors de ce colloque.

Le cadre juridique devra évoluer

Il avait quelques heures auparavant tenu le même discours lors d’un séminaire européen à Bruxelles sur un sujet proche. La priorité sera le respect de la vie privée des citoyens, de la liberté d’expression. Mais le cadre juridique devra évoluer pour encadrer et sanctionner les abus, a déclaré en substance le locataire de la Place Beauvau. A l’échelle européenne, cette construction juridique nouvelle semble déjà ardue. Au niveau mondial, elle semble cependant être un vœu pieu !

Espérons que ces priorités énoncées ne seront pas non plus oubliées pour des raisons budgétaires. L’œuvre de sensibilisation qu’offre le FIC en est un exemple. Il se disait cependant dans les couloirs de la manifestation que les crédits pour la prochaine édition de 2014 n’étaient toujours pas débloqués !

 

Article original : L’Informaticien

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