Documentaire WE ARE LEGION : Les Anonymous sortent de l’ombre

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We Are Legion - History Hacktivism
Diffusé au Festival du film indépendant Sundance au debut de l’année, We are Legion: the story of hactivism a été projeté à Toulouse (Utopia). Une exclusivité puisque ce documentaire exclusif signé Brian Knappenberger n’avait pas encore été distribué dans les cinémas français. Pouvoir et limites d’une organisation numérique militant au nom de la démocratie.
 
En partenariat avec l’Université Populaire de Toulouse et sous le regard avisé de Frédéric Bardeau, co-auteur du livre Anonymous : peuvent-ils changer le monde ? (FYP Éditions), le cinéma Utopia a fait salle comble. Anonymous intrigue, fascine, questionne. Qui sont-ils ? Combien ? Pour quoi oeuvrent-ils ? Quelle est leur organisation ?
 
Autant d’interrogations soulevées par le réalisateur Brian Knappenberger. Déjà connu pour ses documentaires Life after War en 2003 et Bloomberg Game Changers en 2012, il a pu interviewer masqués ou en civils, des membres du collectif. Certains attendent encore leur jugement, alors que d’autres ont déjà purgé leur peine.
 
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We are Legion raconte la genèse du mouvement. S’amuser, blaguer. Une philosophie qui a fédéré bon nombre d’internautes avec la création de 4Chan et du site /b/board où tout a commencé. Véritable place cyber-publique dans laquelle il n’y aucune censure de paroles et d’idées, le nom Anonymous est trouvé. Il fait référence au pseudonyme impersonnel des internautes. Le slogan aussi : We do not forgive. We do not forget. Expect us. L’identité visuelle apparaît avec la cyber-attaque contre l’église de Scientologie en 2010. Des centaines d’individus arborant le masque de Guy Fawkes lors des premières manifestations dans les rues des grandes villes du monde entier a marqué le début d’une aventure dont il est difficile de connaître la fin. Julien Assange et Wikileaks, Occupy Wall Street et les Indignés, le Printemps Arabes, la fermeture du site Megaupload; Anonymous n’attaque jamais en premier. Il répond.
 
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Jugé parfois de terroristes par ses victimes ou Fox News, le traitement médiatique d’Anonymous tourne au spectaculaire et au sensationnel. Le manque d’information sur leur manière de procéder nourri la fascination des journalistes. Sans leader. Sans arme. Sans illégalité. Il se bat au nom de la liberté d’expression et de la démocratie. Bloquent des sites et des lignes téléphoniques en les saturant de messages. Farceurs, ils commandent et font livrer des pizzas après le piratage des comptes paypal. D’autres collectifs sont nés de cette formation tel que Télécomix qui œuvre pour les pays où la liberté d’expression est bafouée et Internet coupé. Cela  a été le cas lors du soulèvement du peuple égyptien et actuellement en Syrie.
 
Est-ce possible de mener une action citoyenne, de fédérer des militants, de faire de l’hactivisme à travers des manifestations sur la toile ? Qu’en pense la législation ? Le flou juridique persiste. Peut-on considérer une cyber-attaque comme un moyen de défendre ses droits et ses libertés individuelles ? Aux Etats-Unis, les peines de prison sont parfois démesurées. Et actées pour faire des exemples. Certains militants montrés dans le documentaire risquent jusqu’à 15 ans de prison.  Il est légitime de douter de l’effet dissuasif de ces inculpations.  Car les témoignages ne basculent jamais dans le regret mais restent combattifs.  Et parce qu’Anonymous est formé d’électrons libres, égaux en droits, sans chef légitime, chaque personne possédant une connexion internet peut apporter sa contribution.
 
Si le mouvement semble s’essouffler, il continue de se propager tant en Orient qu’en Occident. Hommes, femmes, geeks, riches, pauvres, intellectuels ou simples citoyens, à la fin du documentaire, ce dont désire le spectateur est de prendre le relais. Attention à bien dissimuler son adresse IP, la DSRI veille.
 
Source : AnonNews FR