Free – Une protection contre Hadopi due au partage d’IP clients

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A cause de la pénurie d’IPv4, Free vient de mettre en place le partage d’adresse IP entre différents clients. Du coup, sans le vouloir, cela brouille fortement les pistes pour les identifications menées par Hadopi.

Seul différence entre les clients qui partagent un seule et même IPv4 chez Free depuis le 16 février 2016 : le port utilisé. Mais voila, cet élément n’est pas recevable juridiquement et donc non exploitable par Hadopi. Voila qui risque de compliquer les choses et de rendre certains internautes Free non identifiables…

Dans la pratique, il semblerait que Free ait regroupé plusieurs clients fibre en zone moyennement dense (ZMD) derrière une même adresse IPv4 publique. Le sujet s’est réanimé ce week-end, avec un passage remarqué de Rani Assaf, le directeur technique de l’opérateur, même s’il affirme qu’une option va être mise ne place pour demander une “vraie IP fixe” gratuitement. Chose qui pourrait en effet éviter que certains internautes crient au scandale du fait que cette mesure technique déployée par Free va empiéter sur la neutralité du Net, du fait que ce partage d’IP risque de rendre impossible certaines activités “basiques” liées au Web, tel que l’hébergement local.

Cette mesure d’urgence chez Free vise à gérer en douceur la transition des adresses IPv4 vers les adresses iPv6. Quid du côté technique de la mesure ? Free réparti entre quatre internautes les 65 536 ports disponibles par adresse IP : les quatre pourrons donc utiliser la même adresse IP au même moment, mais en passant par des ports différents, selon la plage qui leur aura été allouée. Pour obtenir l’identité d’un internaute, il faut donc connaître non seulement l’adresse IP utilisée, mais aussi le port employé. Ce qui n’est pas recevable du côté d’Hadopi et de la justice (voir décret du 5 mars 2010). Guénaël Pépin l’explique en détails sur Next inpact.

Du coup, pour rendre l’identification exploitable avec ce type de technique, la Hadopi a demandé à plusieurs reprises la modification du dit décret mais sans succès à ce jour (y comprit dans son dernier rapport annuel 2015).

“LA HADOPI PRÉCONISE DE MODIFIER L’ANNEXE DU DÉCRET POUR L’AUTORISER À TRAITER LE NUMÉRO DE PORT SOURCE UTILISÉ”

Reste à voir qui se fait encore prendre pour téléchargement illégal par Hadopi actuellement, sachant le nombre de moyens qu’il existe pour celui qui veut passer outre la surveillance (Seedbox, VPN, filtrage IP en black list, usage 100% DDL ou encore VPN).

 

Source : Numerama